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Une reprise du marché du bois attendue au printemps, selon le Groupe Lignarex - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

Une reprise du marché du bois attendue au printemps, selon le Groupe Lignarex

Le directeur général du Groupe Lignarex, Éric Rousseau, fait preuve d’optimisme pour une reprise du marché du bois en 2024, alors qu’en 2023, plusieurs entreprises ont connu une année ardue avec les feux de forêt et un marché plus difficile.

Selon un reportage de Radio-Canada, l’industrie forestière a fonctionné à perte en 2023. Après avoir connu des valeurs records de 1500 $ US pour 1000 pieds de bois en 2021, le prix de la même quantité de bois d'œuvre a chuté sous la barre des 500 $ en 2022. Ce seuil est à peine dépassé aujourd’hui.

«C'est très difficile ces années-ci. On a connu de très bonnes années, mais cette année, c'est plus difficile. En fait, c'est la confiance des consommateurs, la confiance de ceux dans la construction aussi avec les taux d'intérêt élevés, alors il n'y a pas beaucoup de mises en chantier. C'est vrai pour le Canada, c'est moins vrai du côté américain quand même, où le niveau de construction est quand même relativement bon», a expliqué Éric Rousseau en entrevue au Téléjournal Saguenay–Lac-Saint-Jean.

«Pour une première fois, j'ai été obligé d'en exporter là-bas, parce que la demande est quand même relativement bonne, ce qui n'est pas le cas du Québec, même au Canada», a indiqué M. Rousseau.

Le dirigeant de l’entreprise forestière, qui possède notamment une scierie à La Baie, entrevoit une augmentation de la construction, particulièrement si les taux d’intérêt repartent vers le bas, comme cela est attendu par plusieurs.

«Il faut voir la conjoncture actuelle, la démographie : on manque de logements. Il va probablement y avoir des incitatifs gouvernementaux pour favoriser la construction. Puis il faut construire : on manque de logements partout, alors nécessairement, ça va prendre du bois, alors il faut être patient un peu. On peut se donner encore peut-être un trimestre, peut-être deux trimestres, mais le printemps s'annonce bon», a-t-il annoncé.

Pour ce qui est de son usine de La Baie, dont la cour est remplie de bois, il la dit remplie à capacité actuellement.

«Il n'est pas dans nos cartons non plus d'arrêter de travailler. On continue, c'est important : notre usine doit fonctionner», a-t-il assuré à propos ce qui était autrefois connu comme la Scierie Gauthier.

Plan caribou

Par contre, Éric Rousseau se montre inquiet face au dépôt imminent de la stratégie de protection du caribou forestier par le ministère de l’Environnement. Il craint une baisse de la possibilité forestière.

«On l'attendait cette semaine, il devrait sortir la semaine prochaine. Oui, on est inquiets par rapport à ça, parce que c'est sûr que quand on annonce des fermetures de scieries, des fois, elles ferment. Ce n'est pas seulement parce que le marché est difficile, certes, mais c'est surtout aussi par manque de bois, par manque de volume. Une scierie sans bois, ça ne peut pas tourner. Alors, des fois, les scieries en profitent pour faire des pauses, pour arrêter, parce qu'elles vont manquer de fibre», a-t-il commenté.

Même s’il craint des impacts économiques, le dirigeant comprend l’importance de protéger cette espèce de caribou, dont plusieurs populations sont en déclin marqué au Québec.

«C'est un choix de société, on ne peut pas aller à l'encontre de ça. On veut la protection du caribou, mais on ne voudrait pas voir une possibilité forestière diminuée à cause de ça. On voudrait quand même pouvoir intervenir en milieu forestier, mais on veut sa protection aussi. Un petit peu comme ça a été annoncé dans le Nord-du-Québec, avec les grands feux, la possibilité forestière a baissé à cause de ça, ça va impacter beaucoup. Alors si on ajoute à ça le caribou, il faut penser peut-être qu'il va y avoir une consolidation de l'industrie forestière, avec le caribou, si on perd du territoire», a-t-il conclu.

Rappelons que le dépôt de cette stratégie a été retardé l'été dernier pour tenir compte des superficies détruites par les feux de forêt. Elle doit d'abord être déposée pour consultation.

Source : L'article est paru sur le site du journal Radio Canada le 27 janvier 2024. Vous pouvez retrouver l'article ici.