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Une première chambre de commerce à ouvrir un service de garde - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

Une première chambre de commerce à ouvrir un service de garde

La Chambre de commerce et d’industries de Saint-Félicien innove en ouvrant un service de garde pour ses membres. C’est la première chambre de commerce à offrir un tel service, mais l’initiative porteuse pour les entreprises pourrait faire des petits.

« Le manque de garderie est un fléau pour les parents, lance d’emblée Simon Lavoie, copropriétaire de Meubles Gilles Tremblay. L’idée de lancer un service de garde est vraiment une belle initiative de la Chambre de commerce », ajoute l’homme qui fait partie du groupe de parents à se voir octroyer une des six premières places.

Depuis le 4 décembre, son enfant de 14 mois a pu intégrer le service de garde en milieu communautaire implanté dans le sous-sol de l’église. C’est la Chambre de commerce et d’industries de Saint-Félicien (CCISF) qui a piloté ce projet en partenariat avec le bureau coordonnateur du CPE les Amis de la Culbute.

Simon Lavoie a obtenu une place en garderie in extremis, car sa conjointe était sur le point de reprendre ses études. « Sans le service de garde de la chambre de commerce, un de nous deux aurait dû rester à la maison », dit-il, en ajoutant qu’il aurait probablement dû sacrifier ses vacances et peut-être plus.

« Ça sort des activités classiques de la chambre de commerce, mais ça a beaucoup de sens, parce que le manque de places en garderie est un enjeu majeur pour les employeurs », soutient Marie Pier Roy, la directrice générale de la CCISF.

C’est la première fois qu’une chambre de commerce lance un service de garde au Québec, depuis que le ministre responsable de la Jeunesse Mathieu Lacombe, a ouvert la porte à l’établissement de projets pilotes de service de garde en milieu communautaire et en entreprise.

Au lieu de lancer un service de garde en milieu familial, c’est une entreprise ou une municipalité qui fournit un local pour lancer le service de garde. Ce local est offert à un faible coût ou gratuitement, et c’est l’éducatrice qui gère le milieu de garde, avec l’aide du bureau coordonnateur, explique Suzanne Tremblay, directrice adjointe du CPE les Amis de la Culbute.

La chambre de commerce lance ainsi le deuxième projet pilote du genre dans la MRC du Domaine-du-Roy, après l’initiative lancée par Produits Gilbert. « Il nous reste encore 75 places que l’on peut offrir pour des services de garde à domicile, en entreprise ou en communauté », ajoute Suzanne Tremblay.

Une initiative à reproduire

Selon cette dernière, le projet de la chambre de commerce est porteur et il pourrait être reproduit ailleurs au Québec. « Ça permet à plusieurs petites entreprises de s’unir pour créer un service de garde », dit-elle.

Le projet a nécessité beaucoup de démarchage et la mise en place de documentation, notamment pour créer une politique d’attribution des places, mais le jeu en valait la chandelle, estime Marie Pier Roy. « On a créé plusieurs documents légaux, en misant notamment sur l’aide d’un avocat sur notre conseil d’administration », dit-elle. « Si une autre chambre de commerce veut lancer un service de garde, on peut leur offrir tout ça clé en main ».

Des frais de 50 dollars par mois sont aussi facturés aux employeurs, dont un des employé bénéficie du service, pour payer le loyer et un formulaire de consentement de ces frais a également été créé.

Reprendre le projet

Au départ, c’est une entreprise privée qui avait entrepris les démarches pour ouvrir un service de garde. À ce moment, des locaux dans le sous-sol de l’église avaient été ciblés pour accueillir le service de garde.

Lorsque l’entreprise a laissé tomber le projet, le directeur général de la ville de Saint-Félicien, Dany Coudé, a contacté la chambre de commerce pour voir si une autre entreprise pourrait être intéressée à reprendre l’initiative. « On a décidé de prendre les choses en main et de mettre en commun les ressources pour nos membres », soutient Marie Pier Roy.

Des travaux majeurs ont dû être réalisés pour accueillir les enfants. La chambre de commerce y a investi 25 000 dollars en partenariat avec des entreprises du milieu et l’aide de la députée Nancy Guillemette, alors que la Fabrique a aussi investi pour la mise à niveau des locaux.

Étant donné que toutes les entreprises sont admissibles à la chambre de commerce, tous les travailleurs, ainsi que les travailleurs autonomes, y ont accès, ajoute-t-elle.

Une trentaine de personnes sont sur la liste d’attente pour obtenir une place, alors que six nouvelles places devraient s’ouvrir au début 2024, dès qu’une responsable en service de garde pourra s’ajouter à l’équipe. « Des employeurs nous appellent, parfois en détresse, parce qu’ils ont peur de perdre une ressource s’ils n’ont pas de place en service de garde », remarque Marie Pier Roy, qui espère que l’initiative permettra d’inspirer d’autre entreprise et chambre de commerce à en faire autant.

Source : L'article est paru sur le site du journal le Quotidien le 19 décembre 2023. Vous pouvez retrouver l'article ici.