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Une exposition à grand déploiement humain pour La Fabuleuse - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

Une exposition à grand déploiement humain pour La Fabuleuse

À n’en point douter, l’exposition sur La Fabuleuse Histoire d’un Royaume qui débarque à La Pulperie de Chicoutimi dès samedi en est une à grand déploiement, avec costumes, décors et contenu audiovisuel à l’appui. Mais comme la production qu’elle vient raconter, la proposition se veut avant tout humaine, avec en son cœur le travail mené depuis 36 ans, en avant et en arrière-scène, par des centaines de bénévoles.

Ce sont d’ailleurs deux d’entre eux, et pas n’importe lesquels, qui accueillent les visiteurs à l’entrée. Les premiers interprètes des fameux personnages de Joe Maquillon et de Mademoiselle Thérèse apparaissent à l’écran, question de discuter avec le public, mais aussi avec les comédiens actuels, que la magie de la télé ramène quelques pas plus loin.

Discutant tantôt de la genèse de la pièce et de son défunt créateur, Ghislain Bouchard, tantôt de ceux et celles qui lui ont donné vie au fil du temps, Joe Maquillon et Mademoiselle Thérèse suivront le public tout au long de ce parcours muséal, baptisé La Fabuleuse Histoire d’un Royaume s’expose!

Un parcours qui commence par une gigantesque ligne du temps interactive — « la plus grosse » de l’histoire de La Pulperie —, où sont rassemblés 36 ans de faits historiques, dans un condensé succinct, mais exhaustif. Cette fresque au mur du corridor rend hommage, au passage, au grand bénévole que fut M. Réal Payette, décédé l’an dernier.

Une grande boucle

Puis vient un autre type de chronologie, dans la salle principale. Celle qui rythme le quotidien des gens derrière La Fabuleuse, depuis le début de leur préparation, des mois avant la première représentation, jusqu’au moment où la pression retombe et les cris du public s’évanouissent, à l’arrière-scène.

Tout y est revu méticuleusement, entre les deux. Les nombreux talents qui composent l’équipe, de la gestion à la production, la musique qui accompagne les tableaux, les décors, les costumes et l’atelier de couture où se trame leur confection, la mise en scène, la salle de maquillage… Et même la régie, où il est possible de mettre les pieds, pour se glisser quelques instants dans la peau de ceux qui y travaillent.

« On est dans l’expérience de ce que les comédiens-bénévoles vivent tout au long de l’année pendant La Fabuleuse, et on est aussi dans l’expérientiel de ce que La Fabuleuse a vécu dans son évolution technique, technologique, à tous les niveaux », explique Rémi Lavoie, directeur général adjoint à La Pulperie.

Et question de bien boucler la boucle, les visiteurs sont invités à effectuer le même parcours que les comédiens lors du grand jour, jusque sur scène, sous un tonnerre d’applaudissements, puis en coulisses, avec les pizzas d’après spectacle.

Une expérience, évidemment, ponctuée d’éléments vidéo.

Une histoire de collaboration

En fait, jamais une exposition à La Pulperie n’a comporté autant d’éléments audiovisuels dédiés, et jamais une exposition n’a réuni autant d’intervenants, selon Rémi Lavoie. Des gens de La Pulperie et de Diffusion Saguenay, évidemment, mais également de la Boîte Rouge VIF, pour tout ce qui touchait l’audiovisuel.

Un travail « titanesque », « de moine », donc, abattu par une armée de gens. Comme La Fabuleuse, finalement.

« Ç'a été la trame de fond de ce projet-là, avec l’équipe de Diffusion Saguenay, c’était de garder le cap sur l’être humain, qui est au cœur de La Fabuleuse depuis toujours, et de ses créateurs », note le directeur général adjoint de La Pulperie, mentionnant entre autres le père de la production, Ghislain Bouchard, sa compagne Olivette Hudon, ainsi que l’ancien metteur en scène Louis Wauthier, qui a agi comme consultant pour cette exposition.

Sans ne jamais oublier les comédiens-bénévoles, de réitérer Cathleen Vickers, directrice des collections et de la recherche. Car « La Fabuleuse sans les bénévoles, ce n’est pas La Fabuleuse, et ça n’aurait surtout pas existé pendant 36 ans. »

En guise de porte ouverte vers le futur, l’exposition se conclut par une discussion entre Louis Wauthier et son successeur à la mise en scène, Jimmy Doucet. Comme « un moment de passation », de commenter Mme Vickers.

Lancée en grande pompe jeudi soir, lors du vernissage, La Fabuleuse Histoire d’un Royaume s’expose!, dont les premiers travaux remontent à 2020, occupera l’espace de La Pulperie jusqu’au 17 septembre. Et qui sait, peut-être se prolongera-t-elle au-delà de cette date, alors que l’idée de lui donner « une deuxième vie » numérique, dans le futur, est déjà envisagée.

« Tout ça ne peut pas mourir et être fini au mois de septembre, ça ne se peut pas. On se donne le défi en équipe de trouver des façons, que ce soit virtuel ou dans une partie de nos locaux au Théâtre du Palais municipal », insiste Isabelle Gagnon, directrice générale de Diffusion Saguenay.

Une fierté

Les sourires étaient larges d’ailleurs, jeudi, au sein de l’équipe du diffuseur. Derrière ceux-ci se cachait un mélange d’émotion et de fierté, suscité par la concrétisation de cette « première idée », surgie il y a quelques années, après que Rémi Lavoie soit tombé sur le cahier original de croquis, dans l’atelier de costumes.

« De cette idée a découlé cette exposition bien structurée qui rend hommage à tous ces humains-là qui font que La Fabuleuse existe encore après 36 ans. On dit toujours que c’est une exception, que La Fabuleuse soit encore en vie aujourd’hui, et on dirait que l’exposition vient encore plus le confirmer », se réjouit Isabelle Gagnon, qui voit celle-ci comme une immersion inédite dans la grande famille qu’est celle de la production.

L’un des principaux défis n’aura pas été de trouver quelque chose à raconter, mais bien de choisir à travers les nombreux chapitres de cette histoire « immense », selon Marie-Eve Rivard, directrice de production pour Diffusion Saguenay. « Au début, c’était un tableau avec des post-its, où chacun avait mis ses idées. De voir le résultat de ce départ-là, je n’aurais pas pu imaginer que ça finirait comme ça », conclut-elle.

Source : L'article est paru sur le site du journal Le Quotidien le 2 juin 2023. Vous pouvez retrouver l'article ici.