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Une 27e édition sous le signe de la diversité pour REGARD - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

Une 27e édition sous le signe de la diversité pour REGARD

« Diversité », c’est le terme qui résume le mieux la nouvelle programmation de REGARD, selon sa directrice Mélissa Bouchard. La 27e édition, qui se tiendra du 22 au 26 mars, prévoit en ce sens l’ajout d’une compétition pour les films et les cinéastes queers, de même qu’une Carte blanche au festival Présence autochtone. Mais elle promet aussi le retour de traditions passées, telles que le Grand Cabaret, et plus de place pour les artistes d’ici.

180 films en provenance de 50 pays, dont 75 du Québec, choisis parmi une sélection de 2000 courts métrages, et présentés à travers 32 programmes en salles. L’équipe derrière le Festival international du court métrage au Saguenay a trimé dur – précisément pendant plus de cinq mois – pour présenter un tel menu, mercredi matin, au Centre d’expérimentation musicale (CEM).

Un menu qui donne la parole à des « voix souvent sous-représentées », a fait valoir la directrice de la programmation Mélissa Bouchard.

« Que ce soit des cinéastes régionaux, des cinéastes issus de la diversité culturelle, des communautés autochtones ou LGBTQ+, on avait vraiment envie d’un festival plus inclusif, qui évolue au même rythme que la société et qui représente nos valeurs », a-t-elle lancé devant une salle bien remplie au CEM.

Et puisqu’il fallait faire de la place à tout ce beau monde, REGARD a décidé de mettre à profit sa plateforme de diffusion en ligne, « née de la pandémie ». C’est là que seront diffusées les reprises des compétitions, du 27 mars au 9 avril, question de libérer les salles pour du nouveau contenu, pendant le festival.

Cela permet notamment l’arrivée d’une compétition pour les films et les cinéastes queers, baptisée Short & Queer, et l’ajout d’un deuxième programme à la compétition Tourner à Tout Prix, « pour donner encore plus de place au talent indépendant québécois ».

« On travaille aussi sur l’élaboration d’une nouvelle compétition pour les films autochtones qui verra le jour l’an prochain », d’annoncer Mélissa Bouchard, qui précise qu’en attendant, un premier pas sera fait vers les communautés avec la présentation, le 24 mars à la salle François-Brassard, d’une Carte blanche du festival Présence autochtone.

Le festival des premières

Au total, c’est une centaine de premières mondiales, nord-américaines comme canadiennes, qui seront proposées durant l’événement, ce qui en fait l’endroit tout indiqué « pour voir les films qui se sont démarqués au cours de l’année, mais aussi ceux qui vont se démarquer au cours de la prochaine ».


Car en plus de primeurs telles que Jusqu’à ce que tu meures de Florence Lafond, It’s a date de Nadia Parfan, Madeleine de Raquel Sancinetti, et Se dit d’un cerf qui quitte son bois de Salomé Crickx, on trouvera aussi dans les 10 programmes de la compétition officielle des « incontournables » de 2022. Simo d’Aziz Zoromba, lauréat du meilleur film canadien au TIFF en 2022, et Invincible de Vincent René-Lortie, gagnant du Prix spécial du jury international à Clermont-Ferrand, en sont des exemples, à l’instar de Le matelot volant et Ice merchants, deux films d’animation parmi les cinq finalistes nommés aux Oscars.
 

Pour tous les goûts

Du côté de la compétition parallèle, le petit nouveau, Short & Queer, s’ajoute aux classiques Tourner à Tout Prix, Americana et 100% Régions. Ce dernier volet réunit deux cinéastes du Saguenay-Lac-Saint-Jean - Alexandre Thériault avec Soup is good food et Martin Rodolphe Villeneuve avec Et si tu m’entends -, mais aussi des créateurs de la Montérégie, de Rimouski, de Pessamit et du Centre-du-Québec.


Nombre de programmes thématiques, qui prendront place au CEM, viendront compléter le calendrier du festival. Certaines très originales, comme Les Dernières Mondiales, qui se veut un retour humoristique sur les pires œuvres des cinéastes en présence. D’autres importantes, comme Focus sur les nouvelles voix du cinéma kosovar, présenté par le Festival DokuFest.
 

« Sachant que pendant presque 20 ans, tourner un film au Kosovo, c’était considéré comme un crime par les autorités, et que c’est juste à partir de 1999, après l’indépendance, que les cinéastes ont pu reprendre la parole, je trouve que c’est un programme qui vaut de l’or », a mis en contexte Mélissa Bouchard.

Les jeunes aussi trouveront leur compte dans cette 27e édition. Le volet Jeunesse, prévu les 25 et 26 mars, et qui aura cette année son propre jury, rejoindra un nombre record de plus de 16 000 jeunes de 2 à 17 ans, « avant, pendant et après le festival ».

Pas juste du court

Plusieurs activités sont prévues en marge des projections de courts métrages. À commencer par le retour du Grand Cabaret, les 24 et 25 mars dès 23 h à l’Hôtel Le Montagnais, avec artistes mystères et carte blanche du Festival La Noce. Puis, il y aura encore les 5 à 7 en plein air, qui précéderont les programmes de compétition les 22, 24 et 25 mars, sur la terrasse aménagée devant le Théâtre C. Deux autres 5 à 7 sont prévus les 23 et 24 mars dans le hall de la salle François-Brassard.


La Ruelle du court métrage est aussi de retour, près du Centre Bang au centre-ville de Chicoutimi, avec ses nombreuses activités, dont un tournoi de pétanque. Le balado du festival, lui, produit par Balado Boréal, fait peau neuve, se scindant en six rencontres entre cinéastes.
 

Le Marché du court, « plateforme de rencontre professionnelle qui permet un mélange entre l’émergence et les établis de l’industrie », permettra aux cinéphiles de rencontrer des créateurs tels que Francis Leclerc, à qui l’on doit récemment Le Plongeur, s’est enthousiasmé la nouvelle responsable de ce volet, Mireille Tremblay-Caron. Le cinéaste Philippe Falardeau et l’auteur-compositeur-interprète donneront quant à eux une classe de maîtres sur la musique de film, à la bibliothèque du Cégep de Chicoutimi, alors que la porte-parole Florence Longpré se prêtera à un tête-à-tête, au CEM, après la rétrospective du comédien Steve Laplante, le 25 mars.
 

Nouvelle capitaine de « ce beau navire » qu’est REGARD, la directrice générale et artistique Justine Valtier, s’est dit ravie de se retrouver devant une salle aussi bien remplie, mercredi, mais surtout privilégiée de pouvoir marcher dans les pas de sa prédécesseure, Marie-Élaine Riou.
 

« Après ces six mois dans l’équipe, je me rends compte que REGARD, c’est un peu une folie. C’est le fruit d’une folie qu’ont tous les artistes d’avoir la faculté de maintenir en vie les voix de l’enfance, l’émotion, les sensations qu’il y a dans le ventre quand on voit un film. À REGARD, il y a toutes les voix qui peuvent être écoutées, venant de partout dans le monde, comme notre programmation, qui est internationale, canadienne, québécoise », a-t-elle partagé.
 

Justine Valtier s’est aussi réjouie du visuel aux couleurs « pop » déployé pour cette édition, avec non pas une, mais trois affiches, et autant de courts métrages dédiés au festival.
 

C’est le 22 mars, au Théâtre C, qu’aura lieu le lancement de la compétition officielle, à l’occasion de la soirée d’ouverture.

Source : L'article est paru sur le site du journal le Quotidien le 1 mars 2023. Vous pouvez retrouver l'article ici.