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Un retour à REGARD pour Anne-Marie Cadieux, 14 ans plus tard - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

Un retour à REGARD pour Anne-Marie Cadieux, 14 ans plus tard

Anne-Marie Cadieux n’a pas eu la chance de participer au Festival REGARD depuis qu’elle en a été la porte-parole, il y a maintenant 14 ans. Mais le souvenir qu’elle en a gardé, intact et heureux, l’a amené à dire oui «spontanément», lorsqu’on lui a proposé d’être sur le jury de la Compétition officielle, pour cette 28e édition.

Le Festival international du court métrage au Saguenay a dévoilé jeudi matin les 19 membres qui composeront ses différents jurys, tout en annonçant la tenue d’une rétrospective des œuvres de la réalisatrice autochtone Alanis Obomsawin, le 23 mars.

Pour le volet de la Compétition officielle, le jury sera notamment composé d’Anne-Marie Cadieux, qui se dit très enthousiaste à l’idée de regarder autant de films, et de revenir faire son tour pour une première fois depuis 2010, au rendez-vous cinématographique saguenéen.

Car si les années ont passé à la vitesse de l’éclair depuis son mandat de porte-parole, la comédienne se souvient encore très bien des rencontres qu’elle y a faites. De la «diversité d’esthétiques», à l’écran. De même que de «l’effervescence» qui régnait tout autour, dans les différentes salles. Voire dans toute la ville de Saguenay.

«Parce qu’un festival c’est ça aussi, ça rassemble les gens. Et je trouve que c’est un festival qui est très dynamique, qui a quelque chose de convivial», soutient Anne-Marie Cadieux, en entrevue téléphonique avec Le Quotidien.

«D’ailleurs, je pense que tous ceux qui acceptent d’être porte-parole d’année en année diront la même chose que moi, et ce n’est pas pour rien. C’est un festival qui est très prisé, qui est une fenêtre en Amérique du Nord sur le court métrage», poursuit-elle.

Voilà autant de raisons qui l’ont amenée à accepter instantanément la proposition de REGARD, cette année. «Honorée» qu’on l’approche pour un tel mandat, Anne-Marie Cadieux, qui n’en sera pas à une première expérience sur un jury de cinéma, compte être une juge sérieuse. Engagée. Qui saura écouter son instinct, mais les autres aussi.

Surtout qu’elle sera bien entourée, pour le volet de la Compétition officielle. Soit par Kathleen McInnis (États-Unis), productrice, publiciste et programmatrice ; Nishina Loft (Ontario), artiste multidisciplinaire du territoire mohawk de Tyendinaga et programmatrice du Toronto Queer Film Festival ; Pier-Philippe Chevigny (Québec), réalisateur connu pour son premier long métrage Richelieu ; et Theodore Ushev (Canada), cinéaste d’animation d’origine bulgare, récompensé pour ses œuvres à plus d’une centaine d’occasions.

C’est à eux qu’incombera le mandat de choisir les lauréats du Grand Prix, du Grand Prix Canadien, du Prix du Jury, du Prix de la meilleure animation et du Prix du meilleur documentaire.

«Le contenu, la forme, l’esthétisme, l’émotion, il y a toutes sortes de paramètres. Et nos goûts personnels aussi. C’est sûr qu’il y a des choses qui nous parlent plus ou moins que d’autres. Et après, la beauté d’un jury, c’est qu’on n’est pas seuls, on est en groupe, et là il faut qu’il y ait consensus, il y a des discussions. Il y a toujours des sacrifices qu’on fait au final, le palmarès reflète un ensemble de personnes», fait valoir Anne-Marie Cadieux.

Cette dernière a développé un lien particulier avec le format court, au fil d’une carrière déjà bien remplie, entre le théâtre, le petit et le grand écran. Elle y voit un beau «terrain d’expérimentation», où l’on peut se risquer à plusieurs choses que l’on n’oserait peut-être pas tenter, en long métrage.

«C’est l’équivalent de la nouvelle en littérature. Il faut avoir un point de vue très fort, parce qu’on a peu de temps pour le développer. C’est le défi ! Puis en même temps, c’est un médium qui permet beaucoup de liberté, parce que justement, on n’est pas liés aux mêmes contraintes que pour un long métrage. C’est une autre façon de raconter une histoire. [...] Il faut que ce soit un statement fort».

Le Festival REGARD, qui lancera sa programmation jeudi prochain, aura lieu du 20 au 24 mars. Ce sont près de 120 000 $ en argent qui seront remis aux différents lauréats de la compétition.

Pour les choisir, l’organisation comptera également sur un jury composé de Maxime Robin, Julie Groleau, Alisi Telengut, Miguel Dias et Sheenah Ko pour la Compétition Focus. Sur les critiques de cinéma Davide Abbatescianni, Diego Faraone et Rachel Ho pour le prix FIPRESCI. Sur les journalistes spécialisés Jules Couturier, Mathieu Bédard et Sarah-Louise Pelletier-Morin pour le prix AQCC. Ainsi que sur Chloé Varin, Lucie Lambert et Manon Musset pour la Compétition Jeunessee.

Un hommage à Alanis Obomsawin

D’autre part, REGARD a annoncé ce jeudi que sa 28e édition comprendra une rétrospective des œuvres d’Alanis Obomsawin, «une des plus éminentes réalisatrices autochtones du monde». Le tout se tiendra au CEM, le samedi 23 mars. Ce sera la première visite de la cinéaste de 91 ans au festival.

«Alanis est une pionnière qui n’a jamais eu peur de nommer et montrer les choses telles qu’elles sont. Elle représente encore aujourd’hui une source d’inspiration pour toute une génération de cinéastes, autochtones et allochtones. Avec plus d’une soixantaine de films à son actif et du haut de ses 91 ans, croyez-le ou non mais elle tourne encore !», a déclaré Mélissa Bouchard, directrice de la programmation, par voie de communiqué.

Source : L'article est paru sur le site du journal Le Quotidien le 22 février 2024. Vous pouvez retrouver l'article ici.