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Un premier programme délocalisé en Tunisie par le Cégep de Jonquière - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

Un premier programme délocalisé en Tunisie par le Cégep de Jonquière

Des étudiants de Tunisie pourront avoir accès aux enseignements du Cégep de Jonquière dans un tout premier programme délocalisé offert dès l’automne 2025. L’attestation d’études collégiales (AEC) de 1230 heures en génie mécanique offert à l’ISET de Nabeul permettra de former de futurs concepteurs mécaniques, dont la formation sera reconnue ici et ailleurs.

Cela fait quelques années que le collègue s’attaque à ce projet d’envergure. Depuis maintenant sept ans que le Cégep de Jonquière est en relation avec des Instituts supérieurs des études technologiques (ISET) établis en Tunisie. Ce qui fait qu’en 2022, le Cégep était déjà en Tunisie pour le Sommet sur la francophonie quand le premier ministre a annoncé des fonds pour améliorer la qualité de la formation technique et technologique dans les pays francophones pour combler les besoins de main-d’œuvre ici dans la province.

Rapidement, un plan très clair s’est dessiné. Le Cégep de Jonquière a soumis rapidement une proposition d’AEC délocalisée, qui s’inscrit dans le Programme Québec-Francophonie en formation technique (PQFFT) en partenariat avec le Cégep de Chicoutimi.

Les deux institutions ont allié leurs forces dans cette démarche. Le Cégep de Chicoutimi s’occupe surtout de l’accompagnement dans la méthodologie, afin de faciliter et de documenter le processus de création de programmes délocalisés pour le reproduire dans l’avenir, tandis que le Cégep de Jonquière met à profit son équipe de Maestera, sa formation continue, ainsi que de son Bureau de l’international.

Un premier du genre

Avec ce premier programme délocalisé, et l’enveloppe de 750 000 $ sur trois ans qui vient avec, le Cégep de Jonquière veut préserver sa même qualité d’enseignement.

On veut s’assurer que nos diplômés formés là-bas aient les mêmes compétences équivalentes à nos diplômés ici au Cégep de Jonquière.

—  Annie-Claude Laflamme, directrice adjointe aux études et à la vie étudiante

Le Cégep a un an et demi pour développer tout son processus de délocalisation. Il mobilisera entre autres des entreprises québécoises et tunisiennes pour certifier que l’AEC correspond aux besoins des milieux de travail. Il y a aussi tout un volet dans l’harmonisation des manières d’enseigner, alors qu’ici, on favorise l’approche par compétence, qui devra être fait.

L’AEC ne garantit pas un emploi dans la province et ne facilite pas non plus le processus d’immigration, mais il propose une formation qui sera reconnue dans les deux pays et ailleurs.

Il y a, en Tunisie, déjà des programmes offerts en génie mécanique. Pour compléter l’offre, le Cégep de Jonquière a décidé de se concentrer sur un programme en conception mécanique qu’il n’y a pas là-bas. Ce qui fait que ce programme court à visée international peut être attirant pour les étudiants intéressés. Ceux-ci ressortent en plus avec un diplôme canadien, qui comporte une certaine valeur. Aussi, la formation continue, adressée aux adultes, n’est pas vraiment quelque chose qu’on retrouve en sol tunisien.

En visite

Du 14 au 20 avril dernier, une délégation composée de conseillers pédagogiques, une à l’international et l’autre en développement de programme de Maestera, de Mme Laflamme, en plus d’une représentante de la Fédération des Cégeps, pour s’assurer que tous les objectifs du projet étaient clairs pour toutes les personnes impliquées. L’équipe de direction et les enseignants ont notamment été rencontrés.

Il y a tout un travail d’équipe qui se fait en amont, pour la préparation de ce programme, toutes parties confondues. «On est vraiment dans une approche collaborative de co-construction avec eux. On est reparti de là en étant persuadé que ça allait être un super projet et qu’on allait atteindre tous nos objectifs», se réjouit Mme Laflamme.

Deux cohortes devraient voir le jour à l’automne 2025, dont une de jour et une de soir, de quinze étudiants.

L’envie de poursuivre ce projet et de développer à l’intérieur même différentes initiatives pour faire bénéficier les enseignants et les étudiants est bien là. Une vision à long terme est également bien présente, même si les fonds ne sont que sur trois ans.

Un deuxième programme à l’automne

Chez Mastera, la formation continue du Cégep de Jonquière, un autre programme en conception mécanique verra le jour, pour la population sous-représentée, soit les femmes, les Autochtones, les personnes en situation de handicap, etc. dans le cadre du projet Évolution-Compétences.

«La conception mécanique, c’est un métier Sceau rouge, ce qui signifie qu’il y a des besoins à la grandeur du Canada. Ici dans la région, les employeurs nous parlent souvent de cette pénurie de main-d’œuvre. Donc autant le projet en Tunisie qu’ici dans la région, pour eux, c’est très intéressant», soutient Sylvie Michaud, directrice par intérim de la formation continue et du centre linguistique du Cégep de Jonquière.

Pour combler la pénurie de main-d’œuvre dans ce domaine, le Cégep déploie donc cette nouvelle initiative, financée par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, dès l’automne. Rappelons que les programmes de la formation continue s’adressent aux adultes qui cherchent à rehausser leurs compétences ou encore en réorientation de carrière.

Source : L'article est paru sur le site du journal le Quotidien le 2 mai 2024. Vous pouvez retrouver l'article ici.