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Un nouvel outil pour combler le retard dans la 4e révolution industrielle - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

Un nouvel outil pour combler le retard dans la 4e révolution industrielle

Les entreprises du Saguenay-Lac-Saint-Jean, tout comme celles du Québec, accusent du retard dans le passage au numérique, considéré comme étant la quatrième révolution industrielle depuis la mécanisation entamée en 1784. C’est pourquoi Promotion Saguenay ainsi que les quatre Sociétés d’aide au développement des collectivités et des chercheurs de l’UQAC travaillent au développement d’un nouvel outil destiné à aider les entreprises à mesurer leur niveau de maturité technologique.

Stéphanie Vallée, chercheuse candidate à la maîtrise en gestion des organisations au Département des sciences de l’économie et de l’administration à l’UQAC, explique qu’environ 55 % des entreprises manufacturières sont conscientes que l’industrie 4.0 est une nouvelle révolution industrielle, tandis que seulement 22 % d’entre elles ont élaboré un plan ou une stratégie numérique, en se basant sur des études gouvernementales. La révolution numérique consiste en la mise en place de processus de production soutenus par un progiciel intégré ou des solutions interconnectées. Seulement 25 % des entreprises au Québec ont effectué ce virage.

Contrairement aux préjugés qui circulent, il n’y a pas que le domaine manufacturier qui peut bénéficier de la transformation numérique, mais tous les secteurs d’activités, affirme Mme Vallée.

Compte tenu de l’état de situation des entreprises, Mme Vallée ainsi que la professeure agrégée en marketing de l’UQAC, Myriam Ertz, réalisent une étude dont l’objectif est de mettre sur pied un nouvel outil d’auto-audit 4.0 qui inclut un indice de gestion durable, facile à utiliser. Cet outil, qui devrait être disponible en décembre 2023 servira à mesurer le virage numérique avec pour objectif de mieux accompagner les entrepreneurs afin qu’ils demeurent compétitifs dans un monde devenu volatile, incertain, complexe et ambigu. « La plate-forme sur laquelle nous travaillons est sur la planche à dessin. On entre présentement dans une phase d’échanges avec les 30 entreprises que nous souhaitons recruter. Notre objectif est de faire une lecture de leur maturité technologique et de leur prise de conscience du virage numérique. On sera en mesure de terminer l’ébauche de ce futur outil. On en est à l’étape de choisir le type de support pour en arriver à la mise en place en 2023. Ce processus de recherche est essentiel », affirme Mme Vallée.

Mme Vallée souligne au passage qu’il reste quelques places pour des entreprises du territoire de la SADC du Fjord et de la SADC Maria-Chapdelaine voulant s’inscrire à la recherche. L’adresse pour s’inscrire est : https://sondages.uqac.ca/index.php/418993?lang=fr . Elle précise qu’aucune information sensible ne sera demandée aux participants.

La chercheuse mentionne qu’il existe une foule d’avantages à prendre le virage numérique même si le passage obligé d’un niveau de maturité technologique à un autre génère des malaises et peut-être même des crises dans la réorganisation des modèles d’affaires, de la réorganisation du travail, de la production etc. Parmi les avantages, elle mentionne la mise en place d’équipes de travail plus responsables et agiles, une culture axée sur le client, une classification des données permettant de prendre de meilleures décisions ainsi qu’une présence technologique dans l’ensemble des sphères opérationnelles. Il n’est plus question uniquement de connecter des appareils de production ensemble dans le but de réduire les arrêts, les pertes et les défauts d’une manière automatisée. L’apport de la 5G permet de produire de façon synchronisée, les machines répondant aux signaux en temps réel via une connexion web.

Mme Vallée, qui a oeuvré pendant dix ans en Chine entre 2008 et 2018, affirme que les Chinois sont en avance au niveau de la révolution 4.0 parce qu’ils ont tout mis en oeuvre pour rattraper le retard accumulé sous le règne de Mao.

Source : L'article est paru sur le site du journal Le Quotidien le 16 mars 2023. Vous pouvez retrouver l'article ici.