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Un nouveau doctorat en informatique à l’UQAC collé sur les réalités régionales - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

Un nouveau doctorat en informatique à l’UQAC collé sur les réalités régionales

Pour offrir un nouveau doctorat dans une université régionale, on se doute bien qu’il faut des arguments massue. Le professeur responsable du programme d’informatique de l’UQAC, Bob-Antoine J. Ménélas, et son équipe en avaient quelques-uns à commencer par les réalités régionales qui nécessitent de tels professionnels.

L’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) offre déjà le baccalauréat et la maîtrise en informatique, mais il manquait le doctorat pour avoir un tour du chapeau régional. Certes, depuis 2011, le doctorat en sciences et technologies de l’information est proposé, mais ce dernier provient de l’Université du Québec en Outaouais (UQO).

« Nous avons formé beaucoup d’étudiants. Depuis le début, c’est plus d’une trentaine de diplômés. C’est plus que l’UQAM, l’Université Laval, celui de Sherbrooke et même l’UQO », souligne M. Ménélas avec fierté.

L’homme énergique et au débit de parole rapide n’a rien de l’idée préconçu qu’on se fait d’un geek . Dans son département on parle de jeux vidéos, d’intelligence artificielle, de cybersécurité et d’industries 4.0.

Pour lui, un docteur en informatique n’est pas qu’un chercheur enfermé entre quatre murs et c’est avec cette façon de voir les choses qu’il a réussi à intégrer ce nouveau programme à l’UQAC. Il a démontré au ministère de l’Enseignement supérieur qu’il répondra aux besoins socioéconomiques locaux.

« Le risque quand on offre un doctorat dans une ville en région, c’est d’avoir des gens surdiplômés et qui doivent quitter finalement vers de plus grands marchés. Mais nous voulons former des gens qui vont travailler ici. Nous avons d’ailleurs le support d’Ubisoft, de CONFORMiT et de Rio Tinto. »

S’il est assez simple de comprendre qu’un docteur en informatique peut aisément intégrer l’équipe d’Ubisoft, c’est un peu plus flou quand on parle de Rio Tinto ou toute autre usine.

Bob-Antoine J. Ménélas nous parle alors de l’industrie 4.0. « On peut penser à l’automatisation d’un ensemble de tâches, mais aussi à la prédiction des problèmes dans l’usine. Il y a la programmation d’équipements. Prévoir la maintenance. Alors, ce qu’on veut, c’est former des gens ici qui sont sensibles à ces réalités régionales. »

Le doctorat en informatique peut aussi mener à des projets axés sur l’humain et la santé. Une étudiante travaille présentement au Centre La Futaie de Saint-Fulgence avec des gens qui ont des dépendances ou des chocs post-traumatiques. Elle peut les aider dans leur cheminement grâce à la réalité virtuelle.

Le directeur du programme souligne par ailleurs que la grande majorité de la trentaine de diplômés du précédent doctorat travaille en région. « Ce sont des gens extrêmement qualifiés. »

Le professeur Ménélas est un homme convaincu et convaincant. Même la personne néophyte en technologiques informatiques a pratiquement envie de s’inscrire à l’un de ses cours.

Le doctorat en informatique de l’UQAC débutera dans les prochains jours pour les étudiants qui avaient commencé le programme offert par l’UQO. Puis, dès cet automne, il sera ouvert à tous.

Source : L'article est paru sur le site du journal le Quotidien le 28 avril 2023. Vous pouvez retrouver l'article ici.