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Transparence et qualité, les mots d’ordre de First Phosphate - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

Transparence et qualité, les mots d’ordre de First Phosphate

L’entreprise de développement minier, First Phosphate, poursuit ses activités d’exploration sur le site de Bégin-Lamarche. Mercredi, quelques représentants des médias et experts en géologie ont pu fouler la zone de laquelle la société espère extraire le phosphate destiné à la fabrication de batteries lithium-fer-phosphate.

Il était encore tôt en matinée quand les quatre véhicules de Laurentia, l’entrepreneur en forage responsable des opérations sur le terrain, se sont enfoncés sur les chemins forestiers menant au site de First Phosphate. La société ne s’en cache pas : si elle accueille les visiteurs en cette journée d’avril, c’est notamment parce qu’elle souhaite faire preuve de transparence à propos de ses opérations.

«On veut travailler avec le milieu. Notre approche, c’est de travailler avec le monde. On n’a pas la prétention de connaître toutes les solutions et d’imposer les nôtres. Nous allons mandater des experts et consulter tout le monde autour, qui ont parfois beaucoup plus d’expérience que nous dans certains domaines», indique le responsable des relations publiques de First Phosphate, David Dufour, originaire de la région. Ce dernier se montre très enthousiaste face aux possibilités qu’offre le site se trouvant à 8 km au nord de Bégin, et 6 km à l’est de Lamarche.

«On voudrait mettre un X sur une carte du Québec, pour le meilleur endroit où faire une mine, et Bégin-Lamarche serait pas mal dans le top 10. En contexte minier, les gros enjeux, ce n’est pas tant la découverte, que le transport et l’acceptabilité sociale. Ici, on est dans un secteur où, somme toute, on n’est pas en ville. On est juste assez proche du réseau routier du Québec, avec plusieurs options de transport, dont le Port de Saguenay à 70 km», résume-t-il, en chemin vers le site.

Arrivés au débarcadère, rien ne laisserait présager qu’un forage exploratoire est mené dans le secteur, si ce n’est que le grondement d’une foreuse, à quelques centaines de mètres. La machinerie s’active à récupérer des échantillons de roche ignée, qui seront ensuite analysés afin de déterminer la teneur en phosphate présente dans le sol. Et jusqu’ici, les résultats ont de quoi satisfaire la société, alors que les dernières analyses révèlent des taux allant jusqu’à 10,6 %, la moyenne se situant généralement entre 5 % et 7 %.

Le site se démarquerait ainsi par la haute pureté de son gisement, les comparables ne se trouvant qu’en Russie et dans les pays scandinaves.

En plus des opérations d’extraction, First Phosphate entend intégrer la transformation à ses activités. Outre la mine, l’entreprise souhaite aussi la création de deux usines.

«On veut aller chercher la plus-value de chaque tonne qu’on sort. On va être capable de faire l’acide phosphorique, et les produits de cathode et d’anode les plus purs au monde dans la région. On va être les plus verts au monde», estime David Dufour.

Déjà des retombées

Selon le projet envisagé par First Phosphate, la mine pourrait exploiter jusqu’à 800 000 tonnes, se qualifiant ainsi de relativement petite, comparativement aux plus grandes mines exploitant entre trois et cinq millions de tonnes. N’empêche qu’une telle entreprise pourrait fournir une centaine d’emplois dans le secteur, sans tenir compte des retombées engendrées chez de possibles sous-traitants.

À Lamarche, on remarque déjà un apport économique lié à la présence des travailleurs du projet. Une trentaine de personnes s’ajoute en effet temporairement à la population locale, donnant ainsi de la vitalité aux commerçants du secteur.

«Les citoyens sont contents. Mais je pense qu’ils ne réalisent pas trop les retombées que ça peut procurer. Ça pourrait changer la population, et améliorer les services que l’on peut lui donner», se réjouit le maire de l’endroit, Michel Bergeron, aussi présent à la visite du site. Ce dernier insiste cependant sur l’importance de réduire les impacts environnementaux d’une telle industrie, particulièrement dans une municipalité axée sur la nature comme la sienne.

First Phosphate a aussi conclu une entente de collaboration avec la communauté de Mashteuiatsh, qui fixera dès le départ les balises entourant les opportunités d’emploi, les occasions d’affaires, la protection environnementale de Nitassinan (le territoire), l’harmonisation des travaux d’exploration avec les membres de la Première Nation qui occupent le territoire, et l’encadrement de futurs travaux.

«Nous sommes satisfaits de l’entente de collaboration convenue aujourd’hui avec la société First Phosphate qui permet d’établir des bases pour effectuer des travaux d’exploration sur Nitassinan, notre territoire. Nous devons être considérés et consultés en amont de ce type de projet, en vertu de nos droits ancestraux et titre, notamment notre droit inhérent à l’autodétermination. L’entente permettra d’assurer un suivi lors de la réalisation des études et travaux nécessaires au développement du projet, avec le souci de la continuité d’ilnu-aitun (la culture ilnue)», a souligné le chef de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh, Gilbert Dominique.

Les travaux de forage devraient se poursuivre jusqu’à la fin avril. First Phosphate lancera ensuite les études environnementales liées à son projet, en vue de se préparer pour un éventuel BAPE.

En plus de Bégin-Lamarche, First Phosphate étudie actuellement deux autres sites situés à Larouche et Lac à l’Orignal.

Source : L'article est paru sur le site du journal Le Quotidien le 11 avril 2024. Vous pouvez retrouver l'article ici.