Saint-Jean-Vianney fait son entrée dans La Fabuleuse

Le tableau était attendu, tous avaient hâte de le découvrir et bien c’est fait. La glace est brisée. Touchant, brillant et poignant, le récit des tragiques événements survenus à Saint-Jean-Vianney le 4 mai 1971 s’est inséré pour la toute première fois dans l’histoire de La Fabuleuse mercredi soir sur les planches du Théâtre du Palais Municipal de La Baie.

C’est d’abord par une habile et fluide transition concluant le numéro portant sur le hockey que l’histoire s’est entamée. « On dit même que le hockey a sauvé des vies ici dans la région », a résonné la voix de Jean-Pierre Bergeron avant que le décor change du tout au tout.

En arrière-plan, les maisons du jadis village sont apparues sur une trame lourde, chargée qui mettait la table pour la suite des choses. « Une catastrophe épouvantable se prépare », a poursuivi le narrateur dans un moment où on pouvait discerner que la terre commençait à bouger.

Là, tout s’est mis à débouler. Les piliers électriques ont cédé, les lumières dans la salle se sont éteintes plongeant ainsi la foule dans une obscurité totale. D’un réalisme saisissant, les spectateurs ont pu vivre le glissement de terrain comme s’ils y étaient vraiment.

Les témoignages, porteurs d’une grande émotion, se sont ensuite enchaînés dans la narration pour donner vie au désastre. Cependant, comme l’avait annoncé le metteur en scène Jimmy Doucet en marge de la première représentation, le tableau a préféré mettre en lumière le positif qui est ressorti de l’horrible nuit.

Après maintes et maintes péripéties impliquant le gouffre qui a marqué le Québec, le Canada voire le monde au grand complet en mai 1971, l’héroïsme est arrivé. Seule sur le capot de sa voiture qui s’enlisait de plus en plus dans la terre, une dame est sauvée par hélicoptère. C’est au moyen d’une échelle provenant des hauteurs que la scène prend place et clôt le numéro.

À en juger au tonnerre d’applaudissements qui a envahi l’enceinte du théâtre municipal baieriverain mercredi, force est de constater que le public a été conquis par le récit, qui, en effet, a été très bien songé, travaillé et exécuté.

Les classiques toujours bons, une deuxième partie remodelée

Avec ce nouveau morceau d’histoire, La Fabuleuse parvient à se renouveler et à réitérer sa pertinence comme oeuvre, ce qu’elle fait année après année depuis sa création il y a de cela 36 ans.

Les classiques de la pièce à grand déploiement sont tout aussi bons qu’ils l’étaient. La deuxième guerre mondiale et son explosive mise en scène n’ont pas déçu. Il en va de même pour le tableau du déluge qui est toujours aussi apprécié.

Pour faire de la place à Saint-Jean-Vianney, la deuxième partie du spectacle a été retravaillée afin d’aménager les sept minutes dédiés à la la nouveauté de 2023. Un petit clin d’oeil au nord du Lac-Saint-Jean, berceau du metteur en scène Jimmy Doucet, a d’ailleurs aussi fait sa place dans l’après-entracte du spectacle.

Une première à guichets fermés

Le Théâtre du Palais Municipal de La Baie était bondé de monde pour la première de la saison estivale 2023. Pour cause, tous les 1700 billets mis en vente ont trouvé preneur. Le premier spectacle à être devenu un attrait touristique permanent au Québec a été fidèle à son pouvoir d’attraction puisque 80 % des gens présents dans le public mercredi provenaient de l’extérieur de la région.

Élus municipaux, provinciaux et fédéraux étaient dans la place. Successivement, Andrée Laforest et Julie Dufour ont pris la parole en introduction afin de rappeler l’importance du produit culturel qu’est La Fabuleuse. Bien sûr, la mairesse de Saguenay en a profité pour tisser un lien avec les événements survenus à La Baie en 2022, soulignant la résilience des gens de Saguenay qui se « soudent les coudes » par les temps de crise.

Source : L'article est paru sur le site du journal le Quotidien le 13 juillet 2023. Vous pouvez retrouver l'article ici.