Port de Saguenay : des retombées régionales estimées à environ 60 M$ pour le convoyeur

Le projet de convoyeur électrique au Port de Saguenay doit entraîner des retombées économiques régionales de 50 à 60 % sur les 112 millions de dollars du projet. L’installation de l’équipement doit être réalisée par des entreprises de la région, mais le convoyeur sera conçu par une firme allemande, au coût de 30 millions de dollars.

Les travaux sont bien visibles au port de Grande-Anse, sur le chantier qui battra son plein cet été, pour ce projet d'infrastructure qui est le plus important de l’histoire du port.

Des camions et des grues s’activent pour transporter la pierre concassée et préparer le terrain à l’arrivée du convoyeur qui sera installé cet été.

L’équipement, long de deux kilomètres, permettra de relier le quai à la zone industrialo-portuaire, pour transporter la marchandise en vrac.

«C’est un morceau qui est essentiel au niveau de l’infrastructure pour être capable d’améliorer nos capacités de transbordement, de vrac, d’être capable d’optimiser ce qu’on a au niveau de nos installations maritimes», rappelle le président-directeur général du Port de Saguenay, Carl Laberge.

Le projet de convoyeur, tout d’abord estimé à 66 millions en 2021, a été revu à 112 millions de dollars. Québec et Ottawa, qui financent à parts égales le projet, ont accepté en décembre d’éponger les coûts supplémentaires du projet.

L’inflation, le contexte économique et les problèmes des chaînes d’approvisionnement avaient été avancés pour expliquer l’explosion des coûts du projet qui vise notamment à attirer des entreprises à s’installer sur la zone industrialo-portuaire. Le projet BlackRock de Strategic Ressources pourrait être le premier projet d’envergure à l’utiliser.

Des retombées régionales d’environ 60 millions de dollars

Selon l’estimation du PDG, les retombées économiques régionales du projet de convoyeur devraient représenter environ la moitié du projet, voire un peu plus.

Ce qu’on s’attend, à la fin du contrat actuel, c’est qu’environ 50 à 60 pour cent des sommes totales du projet puissent être faites au niveau de la région.

Les retombées sont donc évaluées entre 56 et un peu plus de 67 millions de dollars. Le Port de Saguenay souhaitait maximiser les retombées régionales, affirme M. Laberge.

«Il y a des contrats aussi qu’on a partitionnés, de manière à être capable de les donner à des entreprises régionales, pour que ce soit plus accessible comme ça. Et aussi, dans certains appels d’offres, on met certains facteurs pour favoriser les entreprises régionales», a-t-il expliqué.

Une rencontre organisée par le Comité de maximisation des retombées économiques régionale, qui est lié à la Conférence régionale des préfets, a également eu lieu en mars pour présenter les différents appels d’offres aux entreprises du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Le coordonnateur du comité, Guy Bouchard, rapporte que plusieurs entreprises se sont montrées intéressées. «Il y a eu un énorme intérêt, on a rempli la salle, à ce moment-là. Il y avait 85 personnes qui se sont présentées», indique-t-il.

La séance d’information visait à présenter les travaux à réaliser. «C’est d’expliquer l’ensemble des travaux qui vont être faits, de façon plus concrète, avec des images, puis des explications des experts. Là-bas, il y avait des ingénieurs de Port de Saguenay, qui étaient capables de répondre aux questions assez pointues des entrepreneurs», ajoute-t-il.

La préparation du terrain et l’installation

Les travaux sur le terrain, qui ont débuté l’été dernier, sont réalisés par des entrepreneurs de la région. La route qui relie le quai Marcel-Dionne à la zone industrialo-portuaire est élargie, pour pouvoir aménager une voie où sera installé le convoyeur.

D’importants travaux ont également lieu pour réduire la paroi rocheuse en gravier, près de la zone industrialo-portuaire, pour faire passer l’équipement.

Les fondations de béton et l’assemblage du convoyeur doivent aussi être assurés par des entreprises du Saguenay-Lac-Saint-Jean, indique Carl Laberge. De premiers appels d’offres lancés au printemps ont été attribués. L’assemblage des composantes doit débuter en juillet.

Le convoyeur fabriqué aux Émirats arabes unis

L’équipement qui est au coeur du projet sera cependant conçu par l’entreprise allemande Beumer Group. Le convoyeur sera construit dans un atelier aux Émirats arabes unis, au coût d’environ 30 millions de dollars. Un appel d’offres public avait été lancé à l’international.

Avec la technologie qui était recherchée, le résultat a été que seulement les entreprises internationales ont soumissionné effectivement sur le projet.

Une grue, qui permettra d’assurer le transfert du matériel au port vers le convoyeur, sera aussi achetée à l’international, au coût de 7 ou 8 millions de dollars. C’est certain qu’il y a des éléments qu’on achète qui viennent de l’extérieur de la région, concède Carl Laberge.

L’assemblage du convoyeur électrique au Port de Saguenay doit être terminé en juin 2025 et sa mise en service est ensuite prévue au courant de l’été.

Le développement du port parmi les priorités de la Conférence des préfets

La Conférence régionale des préfets souhaite que le convoyeur électrique au Port de Saguenay puisse soutenir le développement économique dans l’ensemble de la région.

Le développement du port fait partie des priorités identifiées par un nouveau comité de développement économique lancé par l’organisation, qui rassemble les préfets des quatre MRC et la Ville de Saguenay.

Les membres du comité ont d’ailleurs visité le chantier du convoyeur à la fin du mois de mai. «On a visité le port avec le comité et on a vu tout le développement qui va se faire. Donc, nous on veut mentionner à l’ensemble de la région que cette infrastructure-là va être bénéfique, autant pour les gens du Saguenay, que pour les gens du Lac», souligne le directeur général de la Conférence régionale des préfets, Stéphane Lacasse.

Il estime cependant que le Port de Saguenay doit davantage faire connaître ses installations à l’extérieur de Saguenay. «Il y a un travail à faire au niveau du port pour justement expliquer, aller revoir les territoires, les gens au Lac, entre autres, pour leur expliquer: »Voici nos infrastructures, indique-t-il.

Le comité de développement économique remplacera et prendra le relais de l’organisme Développement économique 02, qui a notamment développé différents outils pour soutenir le développement économique de la région.

Source : L'article est paru sur le site du journal Radio-Canada le 2 juin 2024. Vous pouvez retrouver l'article ici.