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L’UQAC, en pleine effervescence scientifique et créative, se dit prête à braver les tempêtes - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

L’UQAC, en pleine effervescence scientifique et créative, se dit prête à braver les tempêtes

Les laboratoires grouillent de projets. Le nombre de publications scientifiques est à la hausse. De plus en plus d’unités de recherches sont accréditées. Bref, l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) semble être sur une trajectoire de croissance très prometteuse. L’avenir est cependant remplie de défis. L’institution compte tout faire pour garder le cap.

Après une semaine à célébrer la recherche et la création menées à l’UQAC, le recteur Ghislain Samson et son bras droit Mohamed Bouazara, le vice-recteur à la recherche, à la création et à l’innovation, étaient bien heureux de s’asseoir avec Le Quotidien le temps de dresser un bilan.

«La base de toute université, c’est la recherche. Notre mission c’est de faire avancer la connaissance. C’est notre raison d’être. Ce qu’on peut dire, d’entrée de jeu, c’est que depuis l’ouverture de l’UQAC, ici, en 1969, on en a fait du chemin», a lancé M. Samson.

L’UQAC a en effet évolué depuis sa genèse. À ses débuts, seuls 857 étudiants la fréquentaient, 31 programmes d’études y étaient offerts et l’établissement ne pouvait compter que sur un maigre montant de 225 000 $ en subventions et en contrats de recherche.

Une cinquantaine d’années plus tard, ses diplômés se dénombrent en dizaine de milliers et les subventions qu’elle attire annuellement se comptent en millions.

En ce qui a trait à la recherche plus précisément, les dernières années ont été caractéristiques d’une croissance marquée. Voici une liste des faits saillants, en chiffres, qui vient appuyer cet prémisse.

STATS EN VRAC

  • 444 publications scientifiques en 2022 (augmentation de 41 % comparativement à 2018)
  • 26 965 000 $ en volume de financement (augmentation de 13 % comparativement à 2022-2023)
  • 190 étudiants-chercheurs admissibles aux bourses et fonds des organismes subventionnaires (augmentation de 21 % comparativement à 2022-2023)
  • 17,6 % de croissance en recherche et en création en 2021-2022 (3e position au Québec et 6e au niveau du Canada selon Research, InfoSource)

Ces données se veulent encourageantes aux yeux de M. Samson et de M. Bouhara, mais il n’en demeure pas moins que pour continuer sur cette lancée, le rectorat est bien conscient qu’il devra tabler sur un plan bien établi.

Soutenir la recherche, miser sur l’unicité de l’expertise

Pour que la progression se poursuive, estime M. Samson, c’est à la gouverne même de l’université que la mentalité doit continuer de prôner le développement de la recherche.

«C’est politique à la base. On se doit de continuer nos encouragements année après année. On doit soutenir la recherche qui se fait à l’UQAC. On doit miser sur nos créneaux de recherche qui fonctionnent bien, notamment dans les départements des sciences fondamentales et des sciences appliquées tout en ne minimisant pas la recherche qui se fait dans les autres créneaux», a-t-il expliqué.

M. Bouhara, dans la foulée des explications données par son collègue, a quant à lui souhaité mettre l’accent sur les champs de recherches exclusifs prenant vie à l’UQAC.

«On a vraiment plusieurs expertises propres à nous qui rayonnent à l’international. Le Laboratoire international des matériaux antigivre (LIMA) ou le projet d’évacuateur de crues des eaux en sont de bons exemples. On se démarque des autres universités avec ces expertises-là», a-t-il fait valoir.

L’embauche de nouveaux enseignants doit constituer un levier très important, et ce, dans une volonté de pérennisation et d’amélioration de la recherche et de la création, a soutenu Ghislain Samson.

«On a embauché beaucoup de nouveaux professeurs. Ils deviennent nos porte-étendards, et la mise sur pied de nouvelles spécialités de recherche passe par eux. C’est donc un élément clé sur lequel on doit continuer de travailler.»

—  Ghislain Samson, recteur de l'Université du Québec à Chicoutimi

Le recrutement étudiant comme point tournant

Tout établissement d’enseignement n’est rien sans étudiant. Le recrutement d’étudiants à l’UQAC, comme partout ailleurs, s’avère être le nerf de la guerre. L’inflation et la crise du logement frappent fort et la communauté étudiante est loin d’en être épargnée.

«On doit attirer les étudiants, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs. Pour ce faire, en raison des circonstances actuelles, l’accessibilité des bourses, du soutien financier en d’autres mots, devient un enjeu de premier plan. On souhaite être en mesure de se démarquer sur ce plan-là. La qualité de vie à Chicoutimi et dans les environs est distincte, meilleure que dans les grands centres», a énoncé M. Samson.

Comme plusieurs autres établissements du pays l’ont souligné au courant des dernières années, le financement fédéral en ce qui a trait à la recherche doit suivre le coût de la vie, ce qui n’est pas le cas depuis au moins dix ans.

«Il faut qu’Ottawa actualise le financement qui est accordé aux universités dans leur mission de recherche. C’est pressant», a ajouté le vice-recteur à la recherche, à la création et à l’innovation.

Questionné sur la hausse à venir des tarifs auprès de la clientèle étudiante internationale, le recteur a semblé serein. «Ça ne m’inquiète pas. Je ne pense pas que parce que le gouvernement du Québec a pris la décision d’augmenter les frais des sessions étudiantes pour les étudiants étrangers que ça va avoir un effet négatif significatif de notre côté.»

Ce à quoi M. Bouhara a renchéri que «l’UQAC avait une pluralité d’ententes de partenariats avec des universités de la francophonie, mais d’ailleurs aussi, et que dans le cadre de ces échanges étudiants, la question des tarifs étudiants n’était pas un enjeu»

Source : L'article est paru sur le site Le Quotidien le 16 février 2024. Vous pouvez retrouver l'article ici.