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Les finissants en arts du Cégep de Chicoutimi se dévoilent dans Convergence - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

Les finissants en arts du Cégep de Chicoutimi se dévoilent dans Convergence

Ce sont les fruits de deux ans de travail que dévoilent les 17 étudiants en arts visuels du Cégep de Chicoutimi, dans leur exposition intitulée Convergence. Elle rassemble des projets à leur image qui en révèlent plus sur eux ou sur leur vision de la société.

Cette exposition, qui a lieu jusqu’à vendredi inclusivement, marque la fin du parcours collégiale de la cohorte d’étudiants la plus nombreuse des quinze dernières années.

Convergence, c’est le rapprochement de tous ces étudiants, qui, au départ bien différents, ont su se rassembler autour de leurs points en commun.

«On était une grosse cohorte, de personnes toutes différentes, aux styles bien différents, mais finalement au bout de deux ans, on est vraiment devenue une grosse famille. On a convergé vers un seul point.»

—  Émilie Sei-Eun Ouellet, finissante

La création de cette exposition finale, faite dans le cadre du cours Projet de synthèse, les place dans une situation collée à ce qu’ils retrouveront sur le marché du travail. Ils apprennent donc à gérer un budget, des délais, un espace limité, et plus, par eux-mêmes. Seule leur liberté créative n’a pas de limite.

Des œuvres personnelles

C’est ce qui fait qu’on peut entrer dans le monde de Noah Émond, avec son œuvre La petite porte dans ma tête. Aux allures d’une cabane faite par un enfant, l’installation est remplie d’accessoires et de souvenirs de l’artiste de 20 ans de Chicoutimi.

«C’est un peu comme si on rentrait dans ma tête, dans mes souvenirs. […] C’est un peu de moi, à plusieurs époques de ma vie, qui raconte mon histoire, mais pas de manière linéaire», explique-t-il. C’est accompagné d’un livre d’artistes et des vidéos d’archives qui permettent de mieux comprendre les détails mis en place par l’étudiant.

Pour Émilie Sei-Eun Ouellet, avec La grâce du monde, la signification de son nom coréen, c’est également une partie d’elle qu’on découvre à travers des objets du quotidien.

«C’est des factures, des billets de cinéma, des photos, n’importe quoi avec des commentaires, sans vouloir une esthétique spécifique. Je voulais que ce soit pêle-mêle, chaotique, même un peu laid, on peut dire, parce que mes efforts étaient sur la mémoire et les souvenirs que représentent ces éléments-là», raconte-t-elle.

L’artiste de 20 ans de Chicoutimi souhaitait à travers son art jumelé deux de ses schémas artistiques préconisés, soit une structure de bois géante, peinte à l’acrylique, avec un lutrin sur lequel on retrouve les différents livres qu’elle a confectionnés ces dernières années.

Julie-Anne Sirard a quant à elle décidé de dévoiler des émotions bien cachées au fond d’elle à travers la photographie. Avec Point d’absence, la Baie-Comoise de 19 ans met en lumière le burn-out, l’épuisement émotionnel, qui l’a personnellement touchée.

«Au début de ce projet là, je n’avais pas d’idée, j’étais fatiguée, épuisée, j’étais au bout du rouleau et je ne voyais pas la fin de ça. En grosse panique sur ce que j’allais faire, je me suis dit: “pourquoi je ne prends pas ce sujet, ce que je vivais, comment je me sentais à ce moment-là”», soutient-elle.

On y découvre des jambes, dont le reste du corps aspiré par le divan. Cela représente notamment le mode automatique qu’elle ressentait, où ses jambes fonctionnaient, mais le reste de son corps et surtout la tête, ne fonctionnait plus. Elle voit son œuvre comme un cri à l’aide, qui montre aux autres qu’ils ne sont pas seuls.

Si d’autres étudiants de la classe ont eux aussi exploré des facettes d’eux-mêmes, certains ont décidé de démontrer leur vision sur certains enjeux sociaux. Or toutes les œuvres sont personnelles.

Cette cohorte nombreuse a fait preuve d’une grande maturité tout au long de son parcours, confirme Sonia Boudreau, enseignante et coordinatrice du département d’Arts visuels au Cégep de Chicoutimi. «Ils m’ont surpris par leur autonomie. En deux ans, ils ont acquis beaucoup de maturité et ils ont vraiment appris à solutionner leurs problèmes eux-mêmes», souligne-t-elle.

Remise de prix

Dans le cadre de l’exposition, quatre étudiants se sont vus récompenser. Avec Et je continuerai, Livia Gagnon a plait aux juges avec sa performance sur sa vie et ses nombreux déménagements. Elle a reçu une bourse de 400 $, dont 250 $ ont été attribués par la direction générale du Cégep de Chicoutimi et 150 $ par le Centre Bang.

Le Centre Bang a également décidé sur le vif de ne pas remettre une, mais deux bourses de 200 $ aux étudiants Kenneth Sergeire et Philippe Goudreault pour la qualité de leurs œuvres.

Finalement, le projet d’Ambre Stephan-Pique a quant à lui été sélectionné pour être exposé durant un an dans la place publique du Cégep.

Pour voir toutes ces créations, il est encore possible de visiter l’exposition, soit mercredi entre 8 h à 16 h, jeudi de 8 h à 18 h et vendredi de 8 h à 12 h.

Source : L'article est paru sur le site du journal Le Quotidien le 15 mai 2024. Vous pouvez retrouver l'article ici.