Nouvelles
Le CISD de l’UQAC reconnu pionnier dans la recherche intersectorielle en santé - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

Le CISD de l’UQAC reconnu pionnier dans la recherche intersectorielle en santé

Le Centre intersectoriel en santé durable (CISD) de l’UQAC a récemment obtenu la reconnaissance du Fonds de recherche du Québec — Santé (FRQS), le qualifiant de pionnier dans la recherche intersectorielle en santé, une première en région. Cette reconnaissance s’accompagne aussi d’une subvention de 150 000 $, répartie sur deux ans, pour aider son développement.

«C’est une reconnaissance qui permet de démontrer notre valeur scientifique auprès de nos pairs. Ça nous permet de dire qu’on est maintenant un centre soutenu par le FRQS et c’est très important dans la communauté scientifique, pour le rayonnement, la visibilité. Et c’est la première fois que le FRQS reconnaît un centre en santé dans la région», mentionne la professeure-chercheuse au département des sciences fondamentales et directrice du CISD, Catherine Laprise.

La mission du CISD est de bâtir une santé durable grâce à la contribution de plusieurs acteurs, professeurs, chercheurs, étudiants du domaine de la santé, mais aussi de différents secteurs. 92 chercheurs travaillent pour le Centre et 255 étudiants sont gradués à chaque cycle.

«En soutenant le CISD, nous affirmons notre engagement envers la recherche intersectorielle en santé durable, essentielle pour transformer nos approches de santé pour le bénéfice individuel et collectif. C’est en considérant le rôle pionnier du CISD dans ce domaine crucial, que nous avons décidé d’appuyer ses efforts notamment pour la formation d’une relève talentueuse et engagée dans cette transformation», d’indiquer Carole Jabet, directrice scientifique Santé, Fonds de recherche du Québec, dans un communiqué.

La subvention reçue permettra de consolider les assises déjà acquises, ainsi que d’initier de nouveaux projets. Elle s’ajoute au financement donné par la Chaire de recherche en santé durable, qui s’élève à 350 000 $, ce qui offre, bon an mal an, au CISD du Saguenay–Lac-Saint-Jean les mêmes subventions que les autres centres de recherche de la province.

La directrice souhaiterait utiliser ce nouveau montant pour libérer certains professeurs, soutenir certains projets intersectoriels innovants et s’asseoir autour d’une table avec des partenaires pour établir un plan d’action en santé durable pour la région, ancré sur les besoins des citoyens.

«Ça va nous donner un peu de souffle pour initier ces projets-là, avoir des résultats préliminaires et pouvoir faire des demandes plus conséquentes. Ça va aussi nous permettre d’offrir du soutien à de jeunes chercheurs», de soutenir la professeure-chercheuse, qui aimerait d’ailleurs que ce soutien devienne récurrent.

«La santé durable est définie par un esprit sain dans un corps sain, dans des milieux sains et sur une planète en santé. Selon l’OMS, c’est aussi contribuer au parcours santé-bien être à toutes les étapes de la vie avec un souci pour les personnes en situation de vulnérabilité et de préserver les ressources pour les générations à venir.»

Une multitude de projets

Le CISD a établi des collaborations avec plusieurs partenaires, comme la Ville de Saguenay, le CIUSSS, la FUQAC, le Cégep de Jonquière, la Chaire de recherche en santé durable, la Fondation du Grand Défi de Pierre Lavoie et le CSS des Rives-du-Saguenay, ce qui permet au Centre d’avoir une programmation riche, avec plusieurs projets.

On peut penser au projet des écoles nature qui vise à vitaliser certaines écoles du Bas-Saguenay et à évaluer l’impact que ça peut avoir sur la santé des jeunes, ou bien encore Le Grand Dialogue, un projet qui réunit des acteurs pour discuter des grandes questions de société et de quoi ils auront l’air dans quelques années, ce qui permet de relever les besoins des différentes communautés.

Il y a aussi la mise en place de la première école d’été en santé durable, qui aura lieu à Dolbeau-Mistassini, et traitera de grands enjeux identifiés par les communautés, ou encore l’élaboration d’une programmation centrée sur l’alimentation durable et locale pour le CSS des Rives-du-Saguenay, dans le but d’aider certaines écoles dans des secteurs défavorisés où l’accès à l’alimentation est peut-être plus difficile. Ce dernier est en cours de réflexion et n’est pas encore amorcé.

«On a aussi des projets sur les maladies rares avec les collectivités, d’autres qui traitent de la qualité de l’eau, de la qualité de l’air, l’impact de certains milieux sur la santé respiratoire. C’est très diversifié et ça touche toutes les sphères de la santé», continue Catherine Laprise.

D’autres projets concernant la cartographie du microbiote, les allergies alimentaires, le don de sperme artisanal ou encore les répercussions des rejets dans l’air chez les citoyens vivants près des installations de l’Alcan, sont également en cours.

L’importance de miser sur une santé durable

La directrice du CISD estime qu’il est important de développer la recherche en santé durable, puisque plus de la moitié du budget est destiné à la santé, tandis que l’autre va à l’éducation, et qu’il ne reste plus grand-chose pour d’autres sphères, comme la lutte aux changements climatiques.

«La santé, ce n’est pas seulement la gestion de la maladie, c’est beaucoup plus que ça. C’est de la prévention, une promotion de la santé, favoriser les saines habitudes de vie, contribuer au bien-être des gens. La santé globale est intimement liée à la santé de l’environnement, et on se rend compte aujourd’hui qu’on ne peut pas seulement s’intéresser à la gestion des soins de santé, qui détermine 15 % de notre santé. Le reste, c’est le comportement, les choix qu’on fait, la génétique, mais aussi nos habitudes de vie, nos comportements sociaux et on doit s’attarder individuellement et collectivement dessus pour changer nos façons de faire et trouver de nouveaux modèles. Ça va être demandant au départ, mais ça aura un impact sur le futur», soutient-elle.

Le CISD reconnaît l’importance de la vulgarisation scientifique, et tient à l’occasion des événements tels que des tables rondes ou le bar des sciences, qui visent à diffuser les différentes informations scientifiques et à les rendre accessibles à monsieur et madame Tout-le-Monde.

Catherine Laprise souhaiterait également avoir un lieu physique, matérialisé pour le CISD, où tous les chercheurs et les étudiants pourraient se retrouver et échanger leurs expertises.

«Ce n’est pas un projet pour l’année prochaine, mais on travaille à voir quels sont les moyens pour avoir un centre et mutualiser les ressources et avoir une cohésion et un travail ensemble facilité, parce qu’on sait que lorsqu’on travaille tous ensemble, ça amène un foisonnement d’idées et une co-fertilisation qui va nous amener beaucoup plus loin, et en ce moment, c’est quelque chose qui nous manque», explique-t-elle.

Source : L'article est paru sur le site du journal le Quotidien le 21 mars 2024. Vous pouvez retrouver l'article ici.