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L’année 2023 sera cruciale pour Elkem Biocarbone - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

L’année 2023 sera cruciale pour Elkem Biocarbone

L’année 2023 qui s’amorce devrait être cruciale pour Elkem Métal et sa division Biocarbone, qui a entamé le processus de démarrage de son usine-pilote de la rue des Sociétaires, à Chicoutimi, destinée à la production de biocarbone provenant de résidus forestiers. Un investissement supplémentaire de 200 M$ pourrait être rattaché à la construction d’une usine d’une capacité de 250 000 tonnes annuellement.

L’investissement de départ de 26 M$, annoncé en septembre 2020, a été porté à 46 M$ à la suite de nouveaux choix technologiques et, dans une moindre mesure, par les retards de livraison d’équipements découlant de la COVID-19, explique Jean Villeneuve, directeur général de la division Biocarbone d’Elkem Métal, lors d’une visite des installations.

M. Villeneuve rappelle les origines du projet, qui sont basées sur la volonté d’Elkem, exprimée en 2015, de réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) reliées à la production de ferrosilicium pour 2030, ainsi que dans les aciéries.

Elkem produit du ferrosilicium à son usine du chemin de la Réserve. « En 2017, le projet de Chicoutimi a été sélectionné comme étant le plus prometteur. Une somme de 3,5 M$ a été investie pour la phase 2 en laboratoire, suivie de la création, en 2019, de la division Biocarbone. Notre intention est de remplacer le charbon minéral dans les fours par des briquettes de bois. Il n’existe aucun produit pour nos procédés à haute température », explique M. Villeneuve.

Le biocarbone produit sur place possède plusieurs qualités, dont celle d’être imperméable à l’eau, ce qui lui permet d’être solide et de supporter l’entreposage extérieur, offrant ainsi une résistance mécanique à haute température, tout en n’émettant aucune poussière lors de la manutention.

Pour développer le nouveau produit à cette usine-pilote, d’une capacité de 3000 tonnes, l’édifice de la rue des Sociétaires a été rempli depuis 2020 d’équipements spécialisés spécifiquement développés par Elkem. On y retrouve également un réacteur développé par Pyrovak.

L’année 2023 devrait être importante pour Biocarbone, puisque les 35 travailleurs affectés à l’usine procèderont à l’optimisation des procédés de fabrication des briquettes, en plus d’effectuer des tests au four de l’Usine Elkem.

« Jusqu’à maintenant, on a testé 1 tonne de biocarbone à Chicoutimi sur les 40 000 tonnes de charbon minéral qu’on utilise annuellement. Pour les prochains tests, on parle de 380 tonnes de biocarbone ».

Abordant la question des coûts de production, M. Villeneuve reconnaît que le coût du biocarbone est plus élevé que celui du charbon minéral, mais demeure compétitif compte tenu des crédits carbone octroyés. Pour chaque tonne de biocarbone utilisé, 2,5 crédits carbone seront accordés, ce qui équivaut à une centaine de dollars.

Le succès du développement technologique du biocarbone à Chicoutimi pourrait avoir des retombées importantes pour la région, puisque l’intention d’Elkem est de construire à l’échelle mondiale quatre usines de production de biocarbone, d’une capacité de 55 000 tonnes chacune, pour répondre à ses propres besoins, mais aussi pour s’attaquer au marché des aciéries qui, elles aussi, auront besoin de remplacer d’ici 2030 le charbon minéral. « Nous sommes en discussion avec deux grosses aciéries. On veut développer un produit spécifique pour eux. Il existe un potentiel, puisque tout le monde veut remplacer le charbon. On est en avance ».

« Nous sommes en discussion avec deux grosses aciéries. On veut développer un produit spécifique pour eux. Il existe un potentiel, puisque tout le monde veut remplacer le charbon.

M. Villeneuve ne semble pas préoccupé à court terme par la sécurité en approvisionnement en copeaux, sciures et résidus forestiers nécessaires à la production de biocharbon.

L’usine-pilote embauche actuellement 35 travailleurs. L’intention de la direction est d’opérer prochainement sur trois quarts de travail. Le directeur souhaite recruter des ingénieurs chimiques de procédés, ingénieurs mécaniques, en électricité et en instrumentation.

Source : L'article est paru sur le site du journal Le Quotidien le 19 décembre 2022. Vous pouvez retrouver l'article ici.