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Hydro-Québec annonce un premier grand projet éolien de 9 milliards $ - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

Hydro-Québec annonce un premier grand projet éolien de 9 milliards $

Le premier « méga-parc» éolien d'Hydro-Québec se déploiera au Saguenay–Lac-Saint-Jean, comme le révélait Radio-Canada le mois dernier. La société d'État doit en faire l'annonce mercredi. Le projet, qui sera le deuxième en importance au monde, s'étendra sur un territoire équivalant à 13 fois l'île de Montréal.

La zone visée, d'une superficie de 5000 kilomètres carrés, se trouve à l'ouest du Lac-Saint-Jean. Elle s'étendra de la MRC du Domaine-du-Roy jusqu'au territoire des Atikamekw de Wemotaci, en passant par les terres de la Première Nation de Pekuakamiulnuatsh (Mashteuiatsh).

Selon Hydro-Québec, la capacité éolienne potentielle y est de 3000 mégawatts, soit deux fois celle du complexe hydroélectrique de La Romaine. Toutefois, le vent étant intermittent, les éoliennes ont un facteur d'utilisation de 35 %.

Le projet n'en est pas moins énorme puisqu'il s'agirait du deuxième parc d'éoliennes en importance dans le monde, après celui de Jiuquan en Chine. Pour produire une capacité de 3000 MW, il pourrait compter 500 éoliennes modernes de 6 MW.

Différents parcs éoliens pourraient former un faisceau dans la zone avec, comme point névralgique, le poste de transformation Chamouchouane d'Hydro-Québec, à quelques kilomètres du village de La Doré, et un nouveau poste de transformation qui sera construit plus à l'ouest, le long d'un corridor de transport d'électricité à très haute tension.

Dès le mois d'août, des équipements pour collecter des données sur la qualité du vent seront installés dans la zone et une période de consultation publique s'amorcera.

Un partenariat «égalitaire»

Les deux communautés autochtones et la MRC seront partenaires et actionnaires du projet éolien, dont l'investissement est estimé à 9 milliards de dollars.

«Les participations seront réparties de manière égale entre les partenaires communautaires et Hydro-Québec», peut-on lire dans le communiqué de presse commun qui sera rendu public mercredi matin.

Le partenariat a été entériné par un décret du gouvernement du Québec, le 12 juin dernier.

Pour le gouvernement du Québec, il s’agit d’un exemple parfait de partenariat gagnant-gagnant pour l’ensemble des signataires.

Une citation deExtrait du communiqué commun

«Ce partenariat historique représente un jalon important de la relation durable que nous souhaitons voir se développer entre les Premières Nations, Hydro-Québec et nos partenaires», a déclaré le chef de Mashteuiatsh, Gilbert Dominique.

«Nous sommes fiers de participer à ce projet ambitieux, qui bénéficiera à nos membres actuels et futurs», a ajouté Viviane Chilton, cheffe du Conseil de Wemotaci.

Plusieurs communautés autochtones ont levé la main pour devenir partenaires de tels projets. Selon les informations de Radio-Canada, deux autres régions sont envisagées pour accueillir des « méga-parcs » : la Haute-Côte-Nord et le secteur des centrales hydroélectriques de la Baie-James.

Ce partenariat égalitaire incarne très bien la vision que nous avons présentée dans notre Stratégie de développement éolien.

Une citation deMichael Sabia, président-directeur général d'Hydro-Québec

Hydro-Québec veut développer une capacité supplémentaire de 10 000 mégawatts d'électricité éolienne d'ici 2035 en misant sur des projets «de niveau industriel». L'éolien est dorénavant la locomotive de son expansion pour répondre à la croissance de la demande d'électricité.

L'enjeu de la capacité financière des communautés

La société d'État s'est aussi entendue avec la Première Nation de Pessamit, sur la Haute-Côte-Nord, en février dernier. Le texte de l'entente évoque un potentiel éolien d'au moins 1000 MW qui pourrait être exploité dès 2029.

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, a partagé ses «doutes» à propos de la capacité [financière] des communautés à investir dans de tels projets.

Chaque communauté actionnaire devrait mettre sur la table des centaines de millions de dollars. Les communautés ne sont pas au niveau de l’industrie, il faudrait assurer une mise à niveau sur le plan du capital, croit Ghislain Picard, évoquant la possibilité de créer un fonds spécial qui pourrait être mis en œuvre par le gouvernement, où les communautés pourraient investir.

Ce sera «l'enjeu majeur», selon lui, en plus de celui de l'environnement. Dans la zone entourant le poste Chamouchaoune, on trouve des réserves de biodiversité et des refuges biologiques, notamment pour le caribou forestier.

Source : L'article est paru sur le site du journal Radio-Canada le 3 juillet 2024. Vous pouvez retrouver l'article ici.