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EPIQ Machinerie développera un transport 100% électrique - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

EPIQ Machinerie développera un transport 100% électrique

EPIQ Machinerie développera un transport 100% électrique​

L’équipementier chicoutimien EPIQ Machinerie participera à l’effort de décarbonation des alumineries de Rio Tinto dans le cadre d’un projet-pilote visant la mise au point d’un transporteur d’anodes 100 % électrique, destiné à remplacer les modèles propulsés au diesel.

Une entente de partenariat a été annoncée par la chef de la direction d’EPIQ Machinerie, Éloïse Harvey, conjointement avec Rio Tinto.

En entrevue, Mme Harvey explique que depuis une vingtaine d’années, EPIQ Machinerie, autrefois connue sous le nom de Mecfor, produit des transporteurs d’anodes et de creusets MTA selon une technologie standard propulsée par des moteurs diesel. Une centaine de ces transporteurs sont en opération dans les alumineries en Amérique du Nord. Dans ce marché, EPIQ occupe une part dominante, soit 95 %.

« On va positionner la région sur la scène mondiale. On s’en va vers un transfert vers l’automatisation, l’informatisation et la robotisation de ce type d’équipements. »

— Éloïse Harvey

« Nous subissons une pression importante de l’industrie de l’aluminium, qui souhaite réduire par tous les moyens les émissions de gaz à effet de serre [GES]. Notre objectif est de créer d’ici 12 à 16 mois un transporteur d’anodes 100 % électrique qu’on pourra mettre à l’essai dans une aluminerie », explique Mme Harvey.

Elle ajoute qu’au plan technologique, la mise au point d’un tel transporteur nouvelle génération ne consiste pas seulement à adapter la technologie diesel pour la convertir à l’électrique.

Ces équipements mobiles sont utilisés en milieux hostiles afin de transporter de lourdes charges avec des départs et arrêts fréquents. Ils devront affronter les champs magnétiques présents dans les alumineries, et ce 24 heures par jour, tout en étant aussi performants que les modèles diesel malgré la nécessité de procéder à des recharges de batteries de temps à autre.

La chef de la direction mentionne que la mise au point d’un prototype pourrait paver la voie à l’ouverture d’un nouveau marché accessible à l’échelle mondiale.

« On va positionner la région sur la scène mondiale. On s’en va vers un transfert vers l’automatisation, l’informatisation et la robotisation de ce type d’équipements », explique-t-elle. Dans le cadre du projet, EPIQ Machinerie a obtenu le soutien du Bureau de développement économique régional de Rio Tinto.

Transporteur autonome

Mme Harvey fait référence au fait que depuis 2016, EPIQ Machinerie travaille au développement d’un transporteur complètement autonome. Pour arriver à son objectif, l’entreprise a créé une alliance avec le partenaire espagnol DTA, basé à Madrid.

Un tel véhicule pleinement autonome pourrait être utilisé pour le transport de billettes et de lingots d’aluminium de laminage. « On dérisque tranquillement. Tout est une question de temps. Entre 2016 et 2023, la technologie a tellement évolué. »

La chef de la direction est confiante que la division machinerie est appelée à connaître une croissance importante. « Notre carnet de commandes a connu une croissance de 30 % en 2022 et de 20 % pour 2023. Il se situe à 85 millions $ simplement pour la division canadienne présente à Saguenay et à Saint-Bruno », précise-t-elle.

L’entreprise possède une usine de production en Inde, dans la ville de Pune, qui emploie 300 employés. L’usine y fabrique des convoyeurs, des remorques d’anodes, ainsi que des équipements manutentionnaires assemblés au Canada. Une firme d’ingénierie comptant une vingtaine de travailleurs vient d’être acquise.

EPIQ Machinerie est en négociation pour acquérir une autre installation au Saguenay qui permettra de doubler la production. Mme Harvey a préféré réserver la nouvelle, le temps que le tout soit finalisé. Rappelons qu’en 2021, Mecfor a fusionné ses activités avec Advanced Dynamics, une entreprise spécialisée dans l’électrification des transports dirigée par des gens d’affaires indiens.

Source : L'article est paru sur le site du journal Le Quotidien le 17 février 2023. Vous pouvez retrouver l'article ici.