«Énormément d’intérêt» pour la ZIP de Saguenay

Le président-directeur général de Port de Saguenay, Carl Laberge, se réjouit d’avoir de «meilleures réponses» à donner aux investisseurs qui pourraient s’intéresser à la zone industrialo-portuaire (ZIP). Les 105 M$ annoncés dans le budget provincial la semaine dernière suscitent «énormément d’intérêt», assure-t-il.

«Le téléphone sonnait déjà, mais là on a de meilleures réponses à donner et plus d’assurance à donner aussi. Actuellement, il y a énormément d’intérêt pour le site de Saguenay, pour la zone industrialo-portuaire. C’est sûr que les annonces qu’on a eues dernièrement nous permettent d’avoir avec un niveau de confort qui est beaucoup plus élevé pour l’arrivée des infrastructures. On est capables de mettre des dates, capables de montrer qu’on a le financement pour le faire et pour commencer les travaux rapidement», a indiqué M. Laberge, mardi, en marge d’une rencontre d’information sur le convoyeur électrique multiusager entre le terminal de Grande-Anse et la ZIP, un projet qui atteint maintenant un peu plus de 100 millions $.

Selon des informations obtenues par Le Quotidien, différents groupes d’investisseurs étrangers auraient visité le site au cours des dernières semaines. Évidemment, secret professionnel oblige, impossible d’en savoir davantage sur les investisseurs potentiels.

«Ils voient qu’il y a un désir du gouvernement et des engagements. Ça devient doublement intéressant de miser sur le Saguenay. C’est une infrastructure d’envergure qu’on a ici, c’est un bijou, et on l’a développée depuis plusieurs années, de la bonne manière, et là on en est à récolter les fruits», ajoute M. Laberge.

Grosse année 2024

Certains travaux géotechniques et de déboisement sont déjà commencés et Carl Laberge s’attend à aller en appel d’offres au cours des prochains mois pour les travaux de génie civil. L’idée serait de les commencer d’ici la fin de l’année.

«Le gros des travaux va arriver en 2024, autant au niveau du génie civil que de l’installation du convoyeur en tant que tel. Et on vise une mise en exploitation au début de 2025.»

Carl Laberge mentionne que le déploiement des infrastructures se fera en parallèle, et ce, dès l’année prochaine. Même chose pour les entreprises qui pourront commencer la construction.

«Il va y avoir un gros chantier au Port de Saguenay en 2024, ça devrait continuer au cours des années suivantes et pour un bon bout de temps on espère avec des investissements privés, un tout nouveau pan économique et de la diversification qui va s’en venir chez nous.»

Convoyeur

Le coût du convoyeur, qui servira à transporter des marchandises en vrac, entre le port de Grande-Anse et la ZIP, dépasse maintenant les 100 millions de dollars, lui qui était estimé à 67 millions $ au moment de l’annonce.

«Nous avons raffiné l’ingénierie, les détails, et comme tous les projets, on n’échappe pas à la hausse de coûts. On a déjà avisé nos partenaires, Québec a déjà annoncé des sommes supplémentaires et nous sommes en discussion avec le fédéral.»

Le port maritime a une grande capacité et peut donc accueillir de grands navires, mais l’espace est limité sur le quai. Quand vient le temps de décharger un navire, il n’est pas possible d’en prendre un deuxième. Le convoyeur permettra de prendre la marchandise avec une grue électrique, de l’apporter plus loin, à plus ou moins deux kilomètres du quai, et d’accueillir immédiatement un deuxième navire.

«Ce projet-là, en plus d’améliorer notre capacité, a aussi l’avantage d’être plus efficace et de diminuer les impacts», explique M. Laberge.

Présentement, la marchandise est transportée par camions, et à titre d’exemple, pour un bateau de 30 000 tonnes, M. Laberge parle d’un besoin de 1000 camions à 30 tonnes chacun.

«Nous n’avons pas le choix présentement de camionner. Avec le convoyeur, on est capables d’enlever 1000 camions dans la côte pour un bateau. Pour nous, c’est important en terme de trafic, d’usure de nos infrastructures, de sécurité, de bruit, de coûts et d’impacts environnementaux. On va remplacer une opération qui fonctionne au diesel par une opération électrique.»

Séance d’information

Mardi après-midi, les partenaires et la population étaient invités à en apprendre davantage sur le projet de convoyeur. Les responsables étaient présents à l’hôtel Le Montagnais pour donner de l’information, répondre aux questions et prendre en notes les préoccupations et les commentaires pour bonifier le projet.

En fin d’après-midi, déjà une soixante de personnes était passée et la séance se tenait jusqu’à 20h.

«On le fait de façon volontaire parce qu’on pense que c’est important de le faire. On veut agir en toute transparence et on veut que les gens sachent de quoi ç'a l’air», a indiqué M. Laberge.

Source : L'article est paru sur le site du journal Le Quotidien le 28 mars 2023. Vous pouvez retrouver l'article ici.