Des recherches sur l’aluminium qui voyagent; une fierté pour l’UQAC

Avec son aluminium doté de la plus faible empreinte carbone au monde, le Québec se démarque pour ses pratiques écoresponsables. C’est en puisant dans l’une de ses plus grandes ressources naturelles qu’est l’eau que le Québec arrive à produire un aluminium résolument vert issu de l’énergie hydroélectrique, lequel représente 70 % de la production nord-américaine d’aluminium. C’est également en puisant dans ses ressources humaines, telles que les étudiants et étudiantes, les chercheurs et chercheuses ainsi que les ingénieures et ingénieurs qui possèdent un haut niveau de savoir-faire, que le Québec, et plus particulièrement la région du Saguenay─Lac-Saint-Jean, participe à trouver des solutions innovantes pour penser l’aluminium du futur. Un aluminium vert à haute performance et à faible densité pouvant répondre à la demande croissante du marché

C’est dans les laboratoires du Centre universitaire de recherche sur l’aluminium (CURAL), situé sur le campus de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), que l’on peut voir éclore des projets porteurs d’avenir avec des collaborations de par le monde qui font rayonner la région et les talents d’ici. Reconnu comme étant l’une des plus importantes structures de recherche universitaire sur l’aluminium au Québec et au Canada, le CURAL a vu le jour en 2000 et déploie un important programme de recherches offrant une formation multidisciplinaire à près de 40 étudiants de maitrise et de doctorat ainsi que des chercheuses et des chercheurs postdoctoraux en recherches fondamentales et appliquées, et ce, afin d’offrir le personnel hautement qualifié (PHQ) tant recherché par l’industrie. Certains et certaines ont par ailleurs récemment décroché des stages ou ont été embauchés par des industries de la région.

Parmi les diplômées et diplômés, certains ont obtenu des postes importants dans des entreprises internationales prestigieuses telles que Rio Tinto, Tesla, Magna et Ford. Chaque année, le groupe de recherche publie de nombreux articles dans des revues scientifiques réputées ainsi que plusieurs présentations lors de conférences internationales.

Le programme de recherche interdisciplinaire est destiné à fournir des solutions avancées pour ainsi garantir que l’industrie canadienne de l’aluminium maintienne son leadership mondial dans la fabrication de produits en aluminium durables et à faibles émissions de carbone.

Des recherches d’avenir

Pour sa légèreté et sa durabilité, l’aluminium est de plus en plus sollicité, notamment pour substituer au cuivre, dont les réserves mondiales s’amenuisent. Selon le professeur Mousa Javidani, co-titulaire de la chaire de recherche axée sur la métallurgie et la transformation des alliages d’aluminium de l’UQAC (CIMTAL), la demande d’aluminium devrait augmenter de 40 % d’ici 2030. Pour répondre à cette demande, le professeur et son équipe, travaille en partenariat avec Rio Tinto Aluminium pour développer des produits écoresponsables en aluminium à haute valeur ajoutée.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le professeur Javidani a choisi, en 2015, Saguenay comme terre d’accueil. « La région est un endroit de prédilection pour travailler sur l’aluminium, notamment grâce aux nombreux partenaires industriels. De plus, l’UQAC est reconnue pour la hauteur de ses recherches de calibre mondiales. Pour moi, c’était également l’occasion de découvrir une nouvelle culture, d’apprendre une autre langue et de m’intégrer dans l’environnement accueillant et chaleureux. Il faut dire que j’ai aussi été charmé par les paysages hivernaux », raconte le professeur-chercheur.

Tourné vers l’avenir et soucieux de répondre à la demande du marché, l’équipe de recherche du professeur Javidani travaille à développer des alliages d’aluminium à haute conductivité électrique pouvant remplacer le cuivre dans trois infrastructures importantes que sont : les composantes de véhicules électriques telles que les rotors de moteurs, les stations de recharges des véhicules électriques ainsi que les lignes de transmission électrique à haute tension.

Or, pour arriver à développer un alliage aussi résistant que l’acier, les scientifiques doivent travailler sur la composition chimique de l’aluminium sans toutefois en diminuer la conductivité. Récemment, son équipe a réussi à augmenter de 20% la conductivité tout en conservant la résistance mécanique. Un bond important dans la poursuite de ce travail multidisciplinaire réalisé en collaboration avec les partenaires académiques et industriels.

Il y a à peine 150 ans de cela, l’aluminium était un métal aussi précieux que l’or. Le défi d’aujourd’hui consiste à développer des produits en aluminium innovants et durables pour répondre aux enjeux actuels, tant sur le plan économique qu’environnemental. Ainsi, l’un des principaux objectifs du CURAL est de contribuer à façonner un monde plus vert en contribuant au développement de nouvelles technologies mais également, de produits en aluminium performants et écoresponsables grâce à des innovations métallurgiques.

Source : L'article est paru sur le site du journal Le Quotidien le 24 septembre 2023. Vous pouvez retrouver l'article ici.