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Des militaires de Bagotville vont bâtir un aérodrome en Lettonie - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

Des militaires de Bagotville vont bâtir un aérodrome en Lettonie

Les militaires de la 2e Escadre de Bagotville ont eu le luxe d’avoir du temps pour préparer cette mission qu’ils s’apprêtent à mener en Lettonie dans le cadre de l’opération REASSURANCE. Seize de leurs membres y sont déployées depuis avril, puis, dimanche et mercredi, deux autres départs sont prévus.

C’est un déploiement de deux mois environ pour la quarantaine de militaires. «Notre mandat est de planifier un aérodrome qui accueillera quatre hélicoptères CH-146 Griffon de Valcartier au sein du Groupement tactique multinational de l’OTAN. C’est la première fois que le Canada déploie des appareils d’aviation là», explique le commandant de l’équipe de préparation de l’aérodrome, le lieutenant-colonel Brent Maurice.

«En fin de compte, ce qu’on essaie de faire c’est qu’eux [les militaires de Valcartier] vont pouvoir opérer immédiatement à leur arrivée. C’est ce pour quoi on est entraîné.»

Les 16 premiers militaires, qui y sont depuis avril, ont comme travail de rencontrer la force opérationnelle déjà en place. Ils doivent aussi prévoir les contrats d’approvisionnement en pétrole par exemple ou pour la connexion Internet.

En Lettonie cette tâche est relativement simple et les relations avec le gouvernement local sont déjà établies. Le lieutenant-colonel explique que ce n’est pas toujours le cas lorsqu’ils débarquent dans un autre pays.

Le Canada présent depuis une décennie

Si c’est la première fois que l’Aviation royale envoie des appareils en Lettonie, la présence du Canada dans ce pays coincé entre la mer Baltique et la Russie n’est pas nouvelle. Elle remonte à 2014 avec l’annexion de la Crimée et la guerre du Donbass. L’opération REASSURANCE est donc en soutien aux mesures de dissuasion et de défense de l’OTAN. Présentement, environ 1100 militaires canadiens y sont déployés «ce qui en fait la plus grande opération militaire internationale actuelle du Canada», précise le lieutenant-colonel Maurice.

C’est en 2022, lors du sommet de Madrid, que les pays de l’OTAN ont convenu de renforcer leurs groupements tactiques, répondant ainsi à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En Lettonie, le niveau de risque demeure relativement bas pour les militaires de la 2e Escadre. «Il y a toujours un risque, mais il y a une frontière terrestre bien délimitée avec la Russie.»

Nous n’en saurons pas plus sur l’espace géographique. Le commandant ne s’étend pas sur l’endroit précis où ils seront basés, pour des raisons qu’il n’a pas besoin de nous expliquer.

Du repérage en novembre 2023

Ce qu’on apprend toutefois c’est qu’une équipe de la 2e Escadre s’est rendue en Lettonie en novembre dernier pour faire du repérage et établir un contact avec les autorités locales. L’adjudant-maître, Yannick Fortier, était de la partie puisqu’il est l’adjudant d’escadrille pour la section du génie construction.

«On a choisi un hangar qui était déjà construit et en novembre nous avons fait une reconnaissance tactique avec une évaluation pour déterminer ce qu’on doit faire pour l’améliorer et s’assurer de pouvoir entreposer les quatre Griffon. À notre retour ici, nous avons préparé la liste de matériel à commander. Certaines choses ont été achetées en Lettonie et d’autres au Canada. Elles nous seront donc livrées. Nous avons aussi fait plusieurs plans pour s’assurer que tout soit fonctionnel», détaille-t-il.

Son équipe comptera sur place un menuisier, un électricien et des techniciens en génératrices. Ils auront environ 45 jours pour préparer l’aérodrome avant que les hélicoptères arrivent. «C’est quand même assez demandant. On travaille sept jours sur sept pour être prêts.»

Outre les quatre hélicoptères CH-146 Griffon, des déploiements périodiques de CH-147 Chinook sont déjà prévus au cours des prochaines années.

Les deux hommes sont de calme olympien à quelques jours de leur départ. «Chaque mission est unique dépendamment de l’appareil que l’Aviation royale va envoyer, mais pour nous l’ensemble de la logistique c’est la même bas. Et nous avons supporté les Griffon en 2018 au Mali, puis nous travaillons souvent avec eux pour les opérations domestiques comme des sauvetages», répond le commandant.

L’adjudant-maître Fortier ajoute simplement qu’il est fier d’être déployé en Lettonie. «Nos militaires sont bien entraînés.»

Source : L'article est paru sur le site du journal le Quotidien le 9 juin 2024. Vous pouvez retrouver l'article ici.