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Carbone Québec et la forêt de l’aluminium - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

Carbone Québec et la forêt de l’aluminium

Forêt et aluminium. Les deux plus importantes ressources du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Carbone Québec les a réunies pour créer la forêt de l’aluminium. Une réalité rendue possible grâce à la compensation des émissions de CO2.

Petit rappel, Carbone Québec a été fondé en février 2022. Son président et fondateur, Jean-Philippe Levasseur, propose aux organisations d’améliorer leur empreinte environnementale en créant des forêts. Et il va plus loin que le crédit carbone. « Je l’ai déjà fait le processus d’acheter des crédits. C’est facile, tu payes un montant et on t’envoie un certificat. Mais moi je voulais plus. Je voulais créer des forêts locales. Participer au processus de création. »

Chez Carbone Québec, les participants se salissent les mains, parce que ce sont eux qui planteront les arbres et créeront la forêt. C’est ce que feront les gens du Centre québécois de recherche et de développement de l’aluminium (CQRDA) ainsi que leurs partenaires (centres de recherche, producteurs et transformateurs de l’aluminium) le 23 septembre prochain.

Environ 600 arbres seront plantés à proximité d’un ruisseau situé sur les terres de la Fromagerie Blackburn. M. Levasseur explique qu’une forme de jumelage est faite avec le propriétaire d’une terre. « Pour un boisement comme nous proposons, il faut un terrain qui n’a aucun arbre depuis 50 ans. Bien souvent, il s’agit de producteurs agricoles. Dans le cas de la Fromagerie Blackburn, une bande riveraine sera aménagée des deux côtés d’un ruisseau qui se déverse dans la rivière aux Sables. »

Le terrain a été déboisé au cours des années 1950 à 1970. Cette nouvelle bande riveraine agira à titre de filtreur. Les arbres capteront les engrais et les fertilisants utilisés sur la ferme, augmentant ainsi la qualité de l’eau. L’agriculteur s’engage par ailleurs à protéger sa nouvelle forêt pendant 50 ans.

500 crédits carbone pour le CQRDA

Ce serait mentir de dire que le président-directeur général du CQRDA, Gilles Déry, n’est pas emballé par le projet. L’homme qui nous a reçus dans son bureau parle déjà d’étendre le modèle de la forêt de l’aluminium dans d’autres régions du Québec en créant des partenariats avec des entreprises comme Alcoa à Baie-Comeau ou Alouette à Sept-Îles.

« Ça va être ludique pour nous. Pendant l’activité de boisement, on va avoir des formations sur l’aménagement et même sur la construction de nichoirs pour les chauves-souris. »

Très impliqué dans le mouvement des cadets à Chicoutimi, il ajoute qu’ils seront une trentaine de jeunes à y participer. « C’est important de les amener à poser des actions concrètes pour la communauté et là, ce sera le cas! Ils aiment ça, participer à ce genre d’action. »

Le président et fondateur de Carbone Québec, Jean-Philippe Levasseur et Gilles Déry, PDG du CQRDA. (Rocket Lavoie / Le Quotidien)

Jean-Philippe Levasseur ajoute que c’est une forêt mixte qui sera aménagée. « Nous allons expliquer pourquoi on plante telle sorte d’arbre à tel endroit. On est vraiment dans le positif. On ne veut pas être dans l’écoanxiété. »

Avec sa forêt, le CQRDA obtient 500 crédits carbone, qui équivalent à 500 tonnes de GES. Ensuite, chaque activité où des GES sont engendrés, l’entreprise pige dans ses crédits.

Par la suite, chaque activité lui « coûtera » des crédits. Par exemple, la semaine prochaine, le CQRDA tiendra une activité avec différents partenaires. « On calcule les allers-retours de chacun, le repas et d’autres éléments. Dans ce cas, on arrive à une dépense d’environ cinq crédits carbone qui seront retranchés du total », explique M. Levasseur.

Cette banque amène également une prise de conscience. L’organisation déploie diverses stratégies pour générer moins de GES.

Le fondateur de Carbone Québec précise que c’est important pour lui d’agir avec des acteurs qui font de vrais efforts. « On ne compensera pas une entreprise qui veut juste bien paraître. Le CQRDA est innovateur et agit. »

Gilles Déry ajoute que les entreprises du secteur de l’aluminium « ont une responsabilité et elles la comprennent. »

Source : L'article est paru sur le site du journal Le Quotidien le 15 septembre 2023. Vous pouvez retrouver l'article ici.