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Boutique Béluga: la passion de Lina Pilote fait des petits - Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord

Boutique Béluga: la passion de Lina Pilote fait des petits

Derrière Boutique Béluga, un détaillant de vêtements pour tout-petits de Jonquière, se cache une belle histoire de famille. L’entreprise de mère en fille, où même la petite-fille est impliquée à titre de jeune mannequin, ne cesse de croître. Son chiffre d’affaires a quintuplé depuis 2017.

Boutique Béluga, c’est au départ le projet de Lina Pilote. À l’arrivée de sa fille, la maman tombe en amour avec la mode pour enfants et commence à faire quelques morceaux pour elle, ici et là. La création de vêtements prend rapidement de l’ampleur et l’entrepreneure en herbe propose des soirées démos au cours desquelles des représentantes compilent les commandes.

Au bout de quelque temps, des couturières alternent des horaires de jour et de nuit pour répondre à la demande.

« Il y a des jours où elle faisait des ventes d’échantillons chez nous et il y avait une file d’autos dans la rue. C’est à peu près là que mon père lui a dit que c’était peut-être le bon moment pour qu’elle ait une boutique, un local, parce que ça n’avait plus de bon sens », se remémore en riant Ann-Laurie Bergeron, propriétaire actuelle du commerce et fille de Lina, à l’autre bout du fil.

La dame a fini par avoir une manufacture, avec un espace boutique, et elle vendait même ses morceaux à d’autres commerces. Tranquillement, les vêtements maison ont commencé à laisser place aux créations d’autres boutiques jusqu’à disparaître complètement. L’entreprise aujourd’hui ne présente que des créations de marques.

Et c’est maintenant Ann-Laurie qui est à la tête de l’entreprise. Le changement de mains s’est fait en 2017. Tout en douceur, il a fallu quelques années pour que la maman de 32 ans fasse approuver son idée de rachat d’entreprise auprès de sa mère.

En effet, du plus loin qu’elle se souvienne, Ann-Laurie se voyait à la tête de Boutique Béluga, comme en témoignent de vieux devoirs qu’elle a récemment retrouvés. Sa mère, elle, était moins enjouée.

« C’est vraiment quelque chose que j’ai toujours voulu faire. Mes deux parents étaient entrepreneurs et ils ont fait beaucoup de sacrifices pour y arriver. Leur objectif n’était pas vraiment que leurs enfants le deviennent. Mais moi, au contraire, je voyais juste les côtés positifs de leur vie, donc c’est ce que je voulais faire, moi aussi. »

— Ann-Laurie Bergeron

Croissance

Ce n’est pas parce que ça reste dans la famille que le rachat de l’entreprise s’est fait comme sur des roulettes. Quelques défis ont dû être surmontés dans ce reprenariat, qui n’est pas plus ou moins simple que d’en créer une nouvelle, selon Ann-Laurie.

Il y a tout un chemin à parcourir avec les anciens propriétaires, dans ce cas-ci sa maman, et des habitudes à casser qui sont parfois difficiles à accepter.

« Nous avons dû travailler sur notre ouverture d’esprit, mais ça s’est vraiment bien passé. C’était un mélange pour ma mère d’être fière de voir que les changements apportés amenaient du succès à l’entreprise, mais en même temps, c’était comme un deuil de laisser aller son entreprise, qui était comme son quatrième enfant », explique Ann-Laurie. Mais tous les efforts en ont valu la peine, assure-t-elle.

La boutique prospère encore plus depuis l’instauration d’un système de commerce en ligne efficace. Ce nouveau système a été implanté en pleine pandémie et sa popularité n’a jamais cessé malgré le retour à la normale.

Les ventes en ligne représentent entre 40 à 60 % du chiffre d’affaires du commerce basé à Jonquière. Les commandes viennent de partout au Canada, alors que certaines marques sont exclusives ou presque à la boutique, ce qui crée un référencement naturel payant.

Boutique Béluga compte d’ailleurs une dizaine d’employés, chiffre qui est resté assez stable avec les années. Cependant, pour la première fois, certaines se concentrent seulement sur la boutique en ligne, une avenue qui passionne toute l’équipe.

Par ailleurs, de plus en plus de membres de la famille se joignent à la boutique. Même les enfants des employés, dont la fille d’Ann-Laurie, font parfois leur apparition à titre de modèles sur les réseaux sociaux.

« Pour les employés, c’est plaisant d’être dans une entreprise familiale. L’esprit est différent. Ma belle-sœur est maintenant ma gestionnaire aux opérations. L’une de mes employées, que je ne connaissais pas avant, est aujourd’hui la marraine de ma fille. Tout le monde devient un membre de la famille », soutient-elle.

Les projets ne manquent pas pour l’entreprise qui voudrait encore davantage faire connaître sa boutique en ligne à travers le pays. Et, aux prises avec un bail qui prendra prochainement fin, Ann-Laurie pense également à un déménagement fortuit, dans un espace qui permettra de mieux accueillir les événements qu’organise la boutique. Elle admet que l’envie d’un commerce à Québec flotte dans l’air, mais que cette idée n’est encore qu’un rêve, pour l’instant.

Source : L'article est paru sur le site du journal Le Quotidien le 5 novembre 2022. Vous pouvez retrouver l'article ici.